DE NOTRE CORRESPONDANTE
« SI LE CONSEIL de l’Ordre organise cette réunion, c’est pour dépasser le constat. » Patrick Romestaing, président du conseil de l’Ordre des médecins du Rhône est allé droit au but. Les quelque 600 médecins réunis pour ce colloque venaient d’assister à la présentation du Programme intégral de soins espagnol, créé par l’Ordre des médecins et le gouvernement de Catalogne en 1998, qui le financent respectivement à hauteur de 20 et80 %.
Le Dr Antoni Artemann, gérant de la fondation Gelatea, qui dispose également d’un établissement de soins pour les professionnels de santé, a longuement évoqué les objectifs du programme, « qui ne sont certainement pas de se séparer des pommes pourries, mais de conserver des bons professionnels », a-t-il expliqué, non sans humour ! Il faut dire que le dispositif aurait de quoi rebuter puisque le code de déontologie prévoit que tout médecin dont l’exercice est négativement affecté par des problèmes mentaux ou de dépendance à l’alcool et autres substances psycho-actives peut être « signalé » par ses pairs. Par ailleurs, le programme repose beaucoup sur un engagement réciproque du médecin malade et de son thérapeute au travers du contrat thérapeutique, « contrat nécessaire, estime le Dr Artemann, l orsque le médecin malade nie ou minimise le problème de santé dont il souffre ».
Il n’en reste pas moins que les résultats sont là : au 31 décembre 2009, plus de 2 000 médecins et infirmières avaient été soignés dans ce cadre et « ce programme possède une capacité de réhabilitation qui peut s’apprécier par le nombre de reprises d’activités professionnelles, » a assuré Antoni Artemann.
Dès 2011.
Alors que des dispositifs de soins, pas forcément comparables, existent en Angleterre, en Écosse, en Espagne et même, désormais, en Italie, c’est le vide sidéral en France. Or, « nous avons tous connaissance d’une dizaine de cas de confrères en souffrance – qui doivent en cacher beaucoup d’autres – et sommes nombreux à souhaiter que les choses puissent changer », a souligné le Dr Romestaing.
Aussi, les médecins de Rhône-Alpes ont-ils décidé de « passer à l’acte ». « Nous allons, a expliqué au "Quotidien" le Dr Georges Granet, président du conseil régional de l’Ordre, proposer une expérimentation d’incitation aux soins, qui passera par l’Ordre, certes, mais aussi par les syndicats médicaux, les commissions médicales d’établissement, et d’autres instances encore. » L’idée repose sur la mobilisation d’un réseau capable de repérer les confrères en difficulté et de leur proposer une prise en charge. Georges Granet souhaite que ce dispositif soit opérationnel dès 2011. Reste à trouver des partenaires financiers, parmi lesquels figurera certainement la CARMF. S’il n’est pas question, pour l’instant, de modifier le code de déontologie, même si d’aucuns souhaiteraient aujourd’hui pouvoir s’adosser sur un texte, l’idée fait son chemin.
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