Médecin vasculaire, Ariel Toledano a publié une vingtaine d'ouvrages médicaux ainsi que trois livres sur la médecine et la sagesse juive. Pour « la Médecine de Maïmonide », il s'est plongé dans les traités médicaux du penseur au savoir encyclopédique, y trouvant « une source d'inspiration évidente dans un environnement médical qui tend à devenir de plus en plus technique, où l'on nous prédit que, dans un avenir proche, il sera possible d'envisager une médecine sans médecin ».
Né dans la communauté juive de Cordoue, dont son père est un dirigeant, Moïse Maïmonide devra fuir avec sa famille les persécutions almohades. Au Maroc, puis en Terre Sainte (Akko, Saint-Jean d'Acre), avant de s'installer en Égypte, où il sera médecin à la cour de Saladin et où il mourra à 66 ans.
Son premier ouvrage médical, après plusieurs livres philosophiques et talmudiques, est « Extraits de Galien », une compilation réalisée dans un but avant tout pédagogique. Suit son œuvre médicale la plus volumineuse, rédigée de 1187 à 1190, « les Aphorismes médicaux de Moïse ». Mille cinq cents aphorismes signés de lui ou repris de grands prédécesseurs (Hippocrate, Galien, Ibn Wafid, Ibn Zur, Avicenne, entre autres), parmi lesquels des règles alimentaires dont il ne cessera de rappeler l'importance (elles reviendront par exemple dans son traité sur les hémorroïdes et celui sur les relations sexuelles).
Dans le « Traité sur l'asthme », rédigé comme les précédents pour un malade, il insiste sur l'hygiène de vie et la qualité de l'air et propose ce qui peut ressembler à une psychothérapie.
La modernité de Maïmonide, elle est encore dans « le Traité des poisons et antidotes », un des premiers ouvrages scientifiques sur les empoisonnements, « le Régime de santé », rédigé à la demande d'Al-Afdal, le fils et successeur de Saladin, qui recommande par exemple la méditation contre l'anxiété. Et le « Discours sur l'explication des causes », son dernier livre médical, écrit vers 1200, toujours pour Al-Afda, qui, prônant malgré l'interdiction religieuse l'emploi du vin et du chant, réfléchit aux conditions de l'observance.
Ariel Toledano examine encore le « Glossaire de matière médicale ou des noms de médicaments », texte découvert en 1932 parmi les manuscrits arabes de la bibliothèque Aya Sofia d'Istanbul, ainsi que la prière médicale attribuée à Maïmonide. L'éthique du soin, le respect de la personne humaine, l'amour de la science, qui pourrait rejeter ces principes ?
« La Médecine de Maïmonide - Quant l'esprit guérit le corps », Éitions In Press, 240 p., 19 €
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