Ligne d'écoute, suivi des troubles du sommeil, réseau d'accompagnement post burn-out, réinsertion professionnelle...: la prise en charge de la souffrance des professionnels de santé s'est beaucoup développée en trois ans.
Fondée en 2016, l'association SPS a multiplié les partenariats pour construire un réseau national du risque psycho-social, comme l'a détaillé son 5e colloque, début novembre à Paris, devant 150 participants issus du monde de la santé.
La plateforme d'appel téléphonique (0 805 23 23 36) a reçu 4 000 appels en trois ans, dont 822 de praticiens, le principal motif restant l'épuisement professionnel. Au bout du fil, le réseau Pros-Consulte constitué de 80 psychologues répond à la détresse. « Ce sont des appels angoissés de gens qui vont très mal. On écoute et on oriente systématiquement vers un professionnel du réseau à proximité », explique France Hétier, directrice générale.
Le soignant en souffrance peut être orienté vers l'une des cinq unités dédiées (USPS) ouvertes sur le territoire, qui permettent une prise en charge intensive et hyperspécialisée – de quelques semaines à 18 mois. Dans la clinique Psypro à Villeurbanne, des activités psycho-artistiques (arts plastiques, dramathérapie) ou psycho-corporels (relaxation) sont proposées. « Ils sont dans des petits groupes de cinq personnes de différentes orientations professionnelles. C'est une autre dynamique de groupe », illustre le Dr Yves Kossovsky, psychiatre. Sept autres unités sont en cours de construction et deux autres en demande d'autorisation.
Connaître les ficelles
L'association SPS mise aussi sur la prévention tertiaire pour éviter la survenue de complications et de rechutes. Le réseau de consultations « Souffrance et Travail » (150 sites), spécialisé en psychopathologie du travail, apporte une aide sociale et juridique et mobilise des compétences spécifiques. « Il faut des connaissances en organisation du travail, en droit, connaître aussi les ficelles médico-administratives pour sortir de situations effrayantes nécessitant d'agir rapidement en contactant le médecin du travail par exemple », illustre Marie Pezé, psychanalyste, responsable du réseau.
Autre levier, le réseau Morphée consacré aux troubles chroniques du sommeil. Il permet d'évaluer son sommeil grâce à un questionnaire d'orientation en ligne et de demander une prise en charge spécialisée. En trois ans, 38 000 questionnaires ont été remplis dont 10 % par des professionnels de santé.
La réinsertion professionnelle est un enjeu clé pour l'association. RBPO, réseau pluridisciplinaire d’accompagnement post burn-out, dispose d'une équipe de psychologues, sociologues et consultants en ressources humaines qui réalisent des bilans de compétences et facilitent la réinsertion en cas de longue absence.
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