C'est aujourd'hui que l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) lance sa grande campagne digitale grand public sur leur bon usage, un « enjeu de santé publique ». Celle-ci va courir jusqu'à la fin de l'année et sera déclinée sur internet, Youtube, les réseaux de streaming et les sites d'actualité. Conçue avec le concours d'un médecin généraliste membre du Collège de médecine générale, le Dr Guillaume Avenin, une représentante de l'association de patients France Assos Santé, Catherine Simonin, et la présidente de l'Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, le ton de cette campagne joue la carte du décalage et de l'humour pour faire passer un message de fond.
Elle invite ainsi les Français à adopter quatre bons réflexes : respecter strictement les prescriptions ou les conseils des professionnels de santé (dose, fréquence et durée) ; utiliser uniquement des médicaments prescrits ou conseillés par un professionnel de santé et non par un de ses proches ; ne pas prendre plusieurs médicaments en même temps pour éviter tout risque d'interaction médicamenteuse ; et enfin, faire attention aux modalités et à la durée leur conservation. Des conseils qui, a priori, pourraient sembler basiques mais qui apparaissent dans les faits on ne peut plus nécessaires.
Appel aux professionnels de santé
En effet, selon une étude menée en 2021 par l'institut Viavoice pour l'ANSM, trois Français sur dix adaptent, par eux-mêmes, la dose ou la durée des médicaments qui leur ont été prescrits. Un Français sur cinq prend des doses plus fortes ou plusieurs médicaments en même temps pour soulager plus vite les symptômes. Près d'un Français sur deux donne un médicament à un proche car il a des symptômes similaires, un sur dix le fait même systématiquement ou souvent. Et 34 % considèrent comme « peu risqué » de prendre un médicament périmé.
Une autre étude conduite par l'Agence montre que 40 % des Français « omettent de transmettre des informations importantes en consultation », comme leurs prises éventuelles de médicaments et traitements dits « naturels ». C'est d'ailleurs d'après les résultats de ces enquêtes que les thèmes de la campagne ont été choisis. « Ne pas respecter les consignes peut réduire l'efficacité des médicaments, provoquer des effets indésirables, voire une aggravation de la maladie », insiste la directrice générale de l'Agence, la Dr Christelle Ratignier-Carbonneil. Rejointe par Carine Wolf-Thal : « Il y a toujours une notion de bénéfice-risque, un médicament n'est jamais anodin. » Toutes deux lancent également un appel aux professionnels de santé, qui, depuis leur cabinet, souhaiteraient s'investir comme ambassadeurs de cette campagne de sensibilisation auprès de leurs patients.
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