INVITÉ des « Auditions privées » co-organisées par la FHP et par « Décision Santé », le Pr Jean-Luc Harousseau, président de la Haute Autorité de Santé (HAS) a fait part de ses réflexions et interrogations, alors que le paysage sanitaire français est à l’aube de profondes mutations liées à l’affaire du Mediator.
Interrogé sur l’évolution de l’évaluation médicoéconomique du médicament, le patron de la HAS s’est montré prudent, estimant que la situation en France « n’est pas stabilisée », en allusion directe aux modifications qui pourraient prochainement intervenir dans le fonctionnement des agences de santé. Il a néanmoins défendu la nouvelle mission d’évaluation médicoéconomique du médicament dévolue récemment à la Haute Autorité : « En 2011, on ne peut plus se contenter de dire comment mieux soigner, il faut désormais mieux soigner, et au meilleur coût. Cela permet d’obtenir des marges de manœuvre pour financer le progrès thérapeutique. »
Jean-Luc Harousseau est revenu également sur l’évaluation du SMR (service médical rendu) et de l’ASMR (amélioration du service médical rendu). Assurant que ces deux notions lui paraissaient compliquées, il a indiqué qu’il militait pour « un seul index » rassemblant les deux notions, et « fondé sur une batterie de paramètres liés par exemple à la gravité de la maladie, et l’intérêt du médicament en termes de santé publique ».
Interrogé sur les thérapeutiques non médicamenteuses (abordées par la HAS dans son dernier rapport d’orientation), Jean-Luc Harousseau a souligné qu’il ne s’agissait pas « de redécouvrir le fil à couper le beurre », ni de remplacer l’allopathie par des conseils d’hygiène de vie, mais de permettre au médecin d’associer dans un même ordonnance des prescriptions de sport ou de régime et des médicaments. Mais le patron de la HAS reconnaît qu’il existe des freins à cette évolution. Ces prescriptions non allopathiques ne sont pas, pour le moment, prises en charge par l’assurance-maladie, et nécessitent un travail pédagogique du médecin vis-à-vis du patient qui prend plus de temps que la simple prescription d’un médicament. « L’objectif serait d’identifier les modalités permettant d’inciter les médecins à consacrer le temps nécessaire à ce type de prescription » indiquait à ce sujet la HAS dans son document d’orientation. En clair, prévoir de nouveaux modes de rémunération permettant aux médecins de changer leurs habitudes en matière de prescription.
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