Cinq professionnels de santé ayant pignon sur rue, les Prs Jean-François Bergmann (vice-président de la commission d’AMM à l’Agence nationale de sécurité du médicament, chef du service de médecine interne à Lariboisière), Alain Gaudric (ophtalmologiste, Lariboisière), Éric Thervet (néphrologue, HEGP), François Chast (pharmacien des hôpitaux, Hôtel-Dieu), et André Grimaldi (diabétologue, La Pitié-Salpêtrière), viennent de signer dans les colonnes du « Journal du Dimanche » un appel « pour une autre politique du médicament ». Ils y demandent à l’État « la publication rapide d’un livre blanc des médicaments pour aider les médecins à prescrire mieux et moins, et éclairer le grand public ».
Selon les signataires, qui affirment notamment qu’on pourrait « sans dommage » diviser par quatre le nombre de médicaments consommés en France, un tel livre blanc existe déjà en Grande-Bretagne et en Belgique. « Il cible, pathologie par pathologie, les médicaments indispensables, les médicaments éventuellement utiles, et ceux qui ne servent à rien ».
En réaction au livre des Prs Debré et Even
Les signataires de l’appel jugent en outre que l’absence d’un tel document de référence « laisse la place à des guides rédigés sans rigueur et contenant de nombreuses erreurs ». Dans leur collimateur, le « Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux » des Prs Debré et Even. Publié voici trois semaines, ce livre caracole en tête des ventes avec plus de 175 000 exemplaires vendus. Si les auteurs de l’appel reconnaissent que cet ouvrage a eu le mérite de dire que les Français consomment trop de médicaments, c’est pour rappeler aussitôt qu’« il est truffé d’erreurs et ne peut être considéré comme un guide objectif ».
Contacté par « Le Quotidien », le Pr Jean-François Bergmann, un des cosignataires de l’appel, précise que le but de cette opération est de « réveiller les consciences. C’est à la HAS (Haute Autorité de santé) ou à la DGS (Direction générale de la santé) de faire ce travail, indique-t-il, car le livre de Debré et Even doit être combattu avec du solide ». Jean-François Bergmann reconnaît cependant que ce livre blanc qu’il appelle de ses vœux, et qui pourrait prendre la forme d’un « outil de référence, annuel validé et opposable » n’aura sans doute pas les faveurs des syndicats médicaux et de l’Ordre, selon lui « toujours sur la réserve sur ces sujets ».
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque