Médicament : industriels, répartiteurs et officinaux mettent en garde sur la viabilité économique du secteur

Publié le 20/03/2013
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Crédit photo : S. TOUBON

L’association « Pharmaciens et partenaires pour la Santé » (PEPS), qui regroupe industriels du médicament, répartiteurs et officinaux, organisait ce mardi la 9e édition de sa « Tribune » sur le thème « Soigner, vendre, quel avenir pour la chaîne du médicament ? ».

Le patron du LEEM, Hervé Gisserot, a indiqué que jusqu’à ces dernières années, les sites de production français produisaient pour le marché hexagonal, mais aussi pour des zones comme les USA, le Japon ou l’Europe. Une production qui se faisait « à des prix satisfaisants », c’est-à-dire avec une marge permettant de financer la R & D. Aujourd’hui, ajoute-t-il, « nos sites doivent chercher des marchés ailleurs, notamment sans les pays émergents, ce qui suppose de produire à des tarifs compétitifs. C’est possible à condition de s’en donner les moyens ».

Les politiques face à leurs choix

Hervé Gisserot a également souligné le bouleversement causé par « la générication massive : cela a des conséquences majeures sur notre tissu industriel. Mon rôle de lobbyiste est de mettre les pouvoirs publics face à leurs choix ».

Même tonalité alarmiste chez les grossistes répartiteurs. Hubert Olivier, président de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP) a lui aussi souligné le choc des génériques et des baisses de prix. « En cinq ans, plaide-t-il, nos ressources ont baissé de 10 % et notre rentabilité a été divisée par deux. En 2012, la répartition n’a rien gagné et rien perdu, mais dès 2013, nous allons perdre entre 20 et 40 millions d’euros sur la distribution du médicament. » Pour assurer sa viabilité, la CSRP ne voit d’autre solution que de « se recentrer sur la partie non régulée de la distribution », comme la parapharmacie.

Des officines qui ferment

Les pharmaciens sont montés au créneau. Philippe Besset, président de la commission économie de l’officine à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), a précisé qu’au cours de ces dernières années, le nombre d’officines a baissé « de 600 ou 700 » en France. En cause, le recul de leur profitabilité du fait des politiques de régulation du médicament menées depuis une dizaine d’années. Il a rappelé que depuis ce mardi 19 mars, avaient débuté entre l’assurance-maladie et les syndicats d’officinaux « des négociations majeures » autour de l’avenant 2 à la convention pharmaceutique.

L’enjeu est de taille, puisque cet avenant se propose de modifier en profondeur la nature de la rémunération pharmaceutique « en la rendant en partie indépendante du prix des médicaments ». En contrepartie, les officinaux vont devoir s’impliquer encore plus dans le champ de la prévention et du dépistage.

 H.S.R.

Source : lequotidiendumedecin.fr