« Un choc des consciences est nécessaire, car derrière la façade rassurante se cachent des fissures. » Christian Lajoux, président du LEEM (Les Entreprises du Médicament), n’y est pas allé de main morte en présentant les résultats de deux études sur l’avenir de la production de médicaments en France. Selon lui, « la multiplication des signaux de perte de compétitivité industrielle et les perspectives négatives de croissance » nécessitent la signature d’un pacte industriel entre les fabricants et les pouvoirs publics. Avec pour objectif de conforter la production pharmaceutique existante et soutenir l’innovation.
La tâche s’annonce rude, vu le contexte. L’une des deux études présentées, émanant du cabinet de consultants Roland Berger, rappelle que l’industrie du médicament emploie 80 000 salariés directs et indirects, hors R & D, pour une production de près de 8 milliards de boîtes par an. Mais attention, précise l’étude, le marché français se caractérise par des produits « en phase de maturité, et à faible innovation, et dans un contexte structurel de surcapacité » d’outils de production.
Une autre étude, réalisée par le cabinet Arthur D. Little assure que, du fait de la pression sur les prix des médicaments et sur leur prise en charge, du renforcement de la politique du générique, et de l’attraction industrielle des pays émergents, un risque réel court sur l’emploi dans ce secteur en France. L’étude étudie deux scénarios distincts. Dans la première hypothèse, la baisse des emplois de production s’accélérerait entre 2015 et 2020. Dans une autre hypothèse de travail, qualifiée de « volontariste », et qui résulterait sans doute de la signature du pacte industriel que Christian Lajoux appelle de ses vœux, « la baisse restera limitée et se stabilisera entre 2015 et 2020 ».
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