Des services de santé proposés aux patients par les laboratoires pharmaceutiques ? Les usagers n’y sont pas opposés mais ils y mettent beaucoup de conditions, selon une étude réalisée par les étudiants du Master marketing de la santé de l’Université Pierre et Marie Curie (UPMC).
L’enquête montre au demeurant que les sondés connaissent peu les services de santé offerts par les laboratoires pharmaceutiques. Seuls 20 % des répondants* déclarent avoir utilisé l’un de ces services.
Sites internet, applis, plateformes téléphoniques
Ces services sont pourtant en plein développement, qu’il s’agisse de sites internet spécifiques (Biogen sur la SEP, Sanofi sur le diabète), de blogs (Abbvie sur les maladies chroniques...), d’applications mobiles (Boiron sur le respect des posologies, Upsa sur l’adéquation d’un médicament à une pathologie, Bayer sur les apports nutritionnels pour les diabétiques), de brochures, ou encore de plateformes de conseils téléphoniques (Sanofi sur l’ensemble de ses médicaments).
À l’étranger, ces services vont parfois encore plus loin. En 2005 au Danemark, Bayer a conclu un accord aux termes duquel le Levitra (dysfonction érectile) est offert si le résultat n’est pas au rendez-vous. Aux États-Unis, Pfizer édite une carte de fidélité qui permet des rabais sur les prix de ses médicaments...
Est-ce le rôle des laboratoires ?
Même informés sur la nature de ces services de santé, les sondés en ont « une perception plutôt mitigée », note l’UPMC. Seuls 2 % d’entre eux jugent que le rôle d’un laboratoire est d’offrir de tels services de santé aux malades. 53,2 % accordent leur confiance à ces labos (73,6 % ont confiance en leur pharmacien, 84 % en leur médecin).
Seuls 6 % des répondants jugent les labos ont « une légitimité » à proposer des services de santé. À cette même question, le médecin emporte 38 % des suffrages, l’infirmier 22 %, le pharmacien 20 % et les associations de patients 12 %. Pour 21 % des personnes interrogées, si un industriel propose un de ces services de santé, c’est pour vendre plus de médicaments.
Rejet des outils payants
Les répondants ont leur idée sur la manière dont devraient fonctionner ces services. 71 % d’entre eux jugent que la caution d’un professionnel de santé est essentielle (conseil, présence dans le processus), et 67 % ne seraient pas prêts à utiliser ces services étaient payants.
Le service idéal devrait donc être recommandé directement par un professionnel de santé, garantir la confidentialité des données, être gratuit et être informatif. Les hommes apprécient particulièrement les applications mobiles ; les femmes préfèrent les plates-formes téléphoniques, et les services en relation directe avec les patients.
Les patients souhaiteraient y trouver prioritairement des informations sur leur pathologie (73 %), une amélioration de leur qualité de vie (71 %). 49 % en espèrent une réduction des dépenses de santé.
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