Stagnation en France, record à l’exportation

Dans son bilan annuel « Économie et Emploi », le LEEM (Les Entreprises du Médicament) dresse le tableau économique 2010 des entreprises du secteur pharmaceutique. Le chiffre d’affaires du médicament a « marqué le pas » sur le marché français au cours de l’année écoulée, en s’établissant à 27,3 milliards d’euros (+ 0,7 % par rapport à 2009). Le LEEM explique cette stagnation des résultats par « la multiplication des dispositifs de maîtrise des dépenses de santé », comme les baisses de prix de médicaments remboursables, la promotion des génériques, les référentiels de bon usage, le CAPI (contrat d’amélioration des pratiques individuelles) ou encore le changement des critères d’évaluation par la commission de la Transparence (au sein de la HAS, chargée d’apprécier les médicaments ayant obtenu leur autorisation de mise sur le marché, lorsque le laboratoire qui les commercialise souhaite obtenir leur inscription sur la liste des médicaments remboursables).

Les exportations se situent en revanche « à un niveau record », avec un chiffre d’affaires de 24,1 milliards d’euros pour 2010 (en hausse de 4,5 % par rapport à l’année précédente). Ces exportations de médicaments concernent principalement l’Europe (59 %), le continent américain (15 %) et l’Asie (11 %). Mais dans le même temps, la France a importé pour 17 milliards d’euros de médicaments, provenant principalement d’Allemagne, de Belgique et de Suisse. La balance exportations/importations a donc généré un excédent commercial de 7,1 milliards d’euros (+ 8 % par rapport à 2009). Le LEEM ne manque pas de rapprocher cet excédent du déficit de la balance commerciale de la France (51 milliards d’euros en 2010 tous secteurs confondus) et précise que « le médicament occupe le 4e rang des secteurs industriels en termes d’excédent commercial, contribuant ainsi à la réduction du déficit ».

Côté emploi, les effectifs du secteur pharmaceutique ont baissé de 1,8 % en 2010, passant de 106 564 à 104 605 salariés. C’est la troisième année consécutive, note le LEEM, que le secteur est en décroissance d’emplois. Cette industrie continue toutefois à recruter (9 000 personnes en 2009) en raison du turnover naturel à cette activité, des départs en retraite, et des nouveaux besoins dans la bio production.