Durement touchés par l'épidémie, les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) commencent à voir le bout du tunnel. « Depuis une quinzaine de jours, il y a un apaisement de la situation en termes épidémiques », a déclaré ce mardi 19 mai lors d'un point presse la déléguée générale du Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (SYNERPA), qui représente 1 850 établissements, soit la quasi-totalité du parc privé.
Avec 10 650 décès au dernier décompte, les EHPAD vont pouvoir commencer à « reprendre une vie normale », a annoncé Florence Arnaiz-Maumé avec néanmoins une certaine réserve pour les régions les plus touchées (Grand Est, Ile-de-France et Bourgogne-Franche-Comté).
Le gouvernement a transmis aux établissements un « protocole de déconfinement progressif » qui « satisfait pleinement » la fédération. Celui-ci comprend quatre axes. D'abord le maintien et la montée en charge des visites encadrées pour les proches, en place depuis le 20 avril.
Le retour des intervenants extérieurs (kinés, pédicure, podologues, opticiens…) fait également partie des priorités selon un protocole strict. L'intervenant doit signer une charte de bonne pratique et les établissements limiter le nombre de professionnels. « Il y a parfois vingt ou trente kinésithérapeutes qui interviennent dans chaque site, il va être très important de réduire ce nombre », prévient Florence Arnaiz-Maumé.
Les admissions en urgence vont également pouvoir reprendre même si la règle reste le report. « Dans les cas de sortie d'hospitalisation ou d'impossibilité de maintien à domicile, les admissions sont autorisées », explique la responsable. Là encore, des consignes strictes sont à respecter : test deux jours avant l'entrée, visite virtuelle de l'établissement et quatorze jours de confinement.
« Objectif urgent, selon Florence Arnaiz-Maumé, il faut que les résidents puissent sortir de leur chambre ». Pour cela, il faut tracer au mieux les personnes et organiser une distanciation physique par groupes de 6 à 8 résidents. Cela est déjà mis en place dans quelques établissements, précise la déléguée générale du SYNERPA.
Une ouverture des portes des établissements pourra ensuite être envisagée en fonction de l'évolution de la situation épidémique. Mais « si deuxième vague il devait y avoir, il faut être capable de redéclencher immédiatement tous les protocoles mis en place depuis début mars », prévient Florence Arnaiz-Maumé.
Médiation post-Covid
Sur le plan financier, les EHPAD vont bénéficier de 511 millions d'euros de compensation des surcoûts et des pertes de recettes. Par ailleurs, les personnels sont inclus dans le système de primes (de 500 à 1 500 euros net) pour récompenser les soignants. Au total 506 millions d'euros y sont dédiés.
Florence Arnaiz-Maumé salue une « bonne nouvelle » et note « l'opiniâtreté » d'Olivier Véran sur ce sujet. Elle attend du ministre un geste similaire pour l'aide à domicile afin que ce secteur ne soit pas « une nouvelle fois le dindon de la farce ».
Enfin, une « plateforme de médiation post-Covid » va être mise en place afin d'accompagner aussi bien les adhérents que les salariés du SYNERPA et globalement ouverte au secteur du grand âge afin de « recontextualiser ce que nous avons vécu en mars et en avril ». « Nous sommes absolument ouverts au dialogue », prévient Florence Arnaiz-Maumé qui veut tirer les leçons de la crise.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes