D’Athènes à Châteauroux, le saut dans l’inconnu d’une jeune ORL

Anna Zisi, 34 ans, possède deux diplômes, médecin et infirmière. Un hôpital de Thessalonique propose de l’embaucher mais la jeune femme redoute l’ennui : les sept ORL de l’équipe, en sureffectif, se tournent déjà les pouces. « J’aime le bloc. Je veux opérer », dit-elle, lassée des petits contrats.

Un jour, en surfant sur Internet, c’est le déclic. « J’ai lu un article sur Vitalia. J’ai envoyé un mail ». Tout s’est enchaîné très vite. Un premier entretien en Grèce avec Sylvie Charlet, puis une visite de la clinique Saint-François, à Châteauroux. C’était en octobre, la pluie était de la partie. Pas assez forte pour doucher l’enthousiasme d’Anna, francophone et francophile : « Je me suis sentie dans mon pays. Les confrères sont très amicaux et la ville est belle ». L’équipe attend son renfort de pied ferme. Elle n’a qu’une hâte, observer ses confrères et apprendre de nouveaux gestes. Et puis Paris n’est qu’à deux heures de train. Un bon point pour cette fan de musées et de concerts.

Dans quelques jours, la jeune ORL quittera pour de bon sa Grèce natale, direction le Berry, où le thermomètre affiche 10°C. Vitalia lui versera 5 000 euros en décembre, le temps pour elle d’apprendre le codage, les protocoles... Et d’aller se présenter aux médecins correspondants. Anna espère trouver une jolie maison - Vitalia se portera garant. « Si les conditions sont magnifiques, anticipe-t-elle, je vais rester toute la vie ».

Sa carrière devrait prendre un tournant. Bientôt, elle fera seule une laryngectomie, pour la première fois de sa vie. La patientèle sera au rendez-vous, elle fera tout pour. Le paiement à l’acte ne l’inquiète pas outre mesure. « Au départ, la clinique complétera mes revenus pour que je gagne 3 000 euros par mois. C’est rassurant », sourit le Dr Zisi au seuil de sa nouvelle vie.