Très attendu, le premier discours santé de Marisol Touraine prononcé mercredi au salon Hôpital Expo, et salué par la Fédération hospitalière de France (FHF, hôpitaux publics), a fait franchement grincer les dents des représentants de l’hospitalisation privée (fédérations et médecins).
Côté cliniques, Lamine Gharbi, le président du syndicat MCO de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP-MCO), n’a pas apprécié les arguments développés par Marisol Touraine pour justifier l’arrêt de la convergence tarifaire. « C’est choquant de dire que les cliniques privées ne prennent pas les mêmes patients et ne font pas les mêmes missions que les hôpitaux publics : nous prenons en charge les précaires et les urgences, nous formons les internes. Ça ne sert à rien d’insulter les 8 millions de patients qui nous font confiance chaque année, ce n’est pas digne d’une ministre qui veut rassembler, alors qu’on va devoir travailler ensemble pendant cinq ans. La convergence avançait lentement, il aurait fallu à ce rythme près de 100 ans pour la mener à son terme, mais cela nous donnait de l’espoir. À présent, cela va être "hôpital, silence, on dépense" ». Difficile d’être plus direct.
La FHP a réagi de son côté par voie de communiqué, en des termes plus... feutrés. « Si ces orientations se concrétisaient [allusion faite à l’arrêt de la convergence tarifaire, NDLR], elles constitueraient un changement important du modèle d’organisation des soins hospitaliers français qui, jusqu’alors, entendait faire travailler ensemble les secteurs public et privé ». Le président de la FHP, Jean-Loup Durousset, indique avoir « demandé audience à la ministre afin d’engager le dialogue ».
Les médecins aux aguets
Côté praticiens, la conférence nationale des présidents de CME de l’hospitalisation privée (CNPCMEHP) « s’inquiète vivement », par la voix de son président, le Dr Jean Luc Baron, des propos tenus par la ministre de la Santé concernant l’encadrement des dépassements d’honoraires ou l’arrêt de la convergence tarifaire.
« Si les spécialistes exerçant sur les plateaux techniques, doivent, selon ses déclarations, « subir une perte de revenu liée à l’encadrement des dépassements », et être indirectement victimes de l’arrêt de la convergence tarifaire et du « recentrage des missions de service public sur l’hôpital public », alors ce sera la mort, inévitable, des CME dans les établissements privés, assène la conférence. Dans ce contexte, les médecins ne pourront plus prendre en charge bénévolement l’ensemble des missions qui lui sont actuellement dévolues ». La CNPCMEHP sollicite elle aussi « une entrevue dans les plus brefs délais » avec Marisol Touraine afin de « négocier une indemnisation pour le temps passé à la coordination des nombreuses missions dévolues aux CME privées ».
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