AVEC l’augmentation du niveau des dettes publiques, les évolutions démographiques et les avancées technologiques, des « changements radicaux » vont se produire dans le système de santé mondial à l’horizon 2020, juge Bain&Company dans son rapport « Santé 2020 ». Ce cabinet de conseil en management et stratégie évalue à 592 milliards d’euros le budget mondial du secteur de la santé à cette échéance (porté par une croissance moyenne de 4 % sur les huit prochaines années).
Le modèle économique du monde de la santé devrait se transformer. « Le cœur de l’innovation va se déplacer du produit vers la distribution des services de santé », prédit le cabinet de conseil. Il parie que, déclin de l’innovation oblige, « les profits du secteur de la santé seront tirés en majorité par l’augmentation des volumes dans la délivrance de soins ».
La disparition du modèle du blockbuster (un médicament générant plus d’un milliard de dollars de recettes annuelles) associé à l’essor des génériques favorisera l’apparition de produits de soins « fabriqués à moindre coût et réduits à leurs fonctions de base », selon ce cabinet de conseil. Conséquence de cette nouvelle donne, les profits, qui allaient auparavant vers des entreprises hautement novatrices, devraient se diriger plutôt vers « des acteurs opérant sur des secteurs à faible marge », comme les fabricants de génériques.
Minimiser les visites d’urgence.
Le rapport prévoit d’autres évolutions fondamentales, aussi bien dans le profil des patients que dans celui des soignants. Les premiers, mieux informés grâce notamment à internet, seront plus exigeants dans leurs relations avec les professionnels de santé (80 % des utilisateurs d’internet recherchent des informations sur la santé). De leur côté, les médecins traitants et autres soignants perdront de l’autonomie, du fait de la multiplication des directives et des « protocoles standardisés » qui seront mis en place par les autorités de santé. Les fabricants aussi devront s’adapter à ces évolutions. Bain&Company prévient qu’il leur faudra créer des produits « compatibles avec cette nouvelle régulation » des soins. D’une façon générale, la gestion intégrée des soins progressera autour de programmes de management ou de réseaux de santé « qui visent à minimiser les visites d’urgence et les hospitalisations ».
Enfin, le cabinet de conseil prédit « des réformes profondes et complexes » des systèmes de santé publique. Dans ce schéma, les organismes payeurs ne rembourseraient plus que les thérapies disposant d’un « ratio coût-bénéfice clair ». Les patients, quant à eux, devraient payer une « part croissante » des soins reçus. Le meilleur des mondes..
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