Après les Spécialistes-CSMF, c'est la branche généraliste de la centrale confédérale qui a dévoilé ce mercredi les grandes lignes de son projet dans le cadre des élections aux URPS (31 mars au 7 avril, par voie électronique).
Son président, le Dr Luc Duquesnel, s'est dit « heureux » d'être généraliste libéral, représentant d'une spécialité très mobilisée dans la crise sanitaire. Le médecin de Mayenne ne cache pas sa « fierté » de l'unité syndicale généralistes/spécialistes retrouvée au sein de la CSMF après la scission l'an passé d'une partie des verticalités au sein d'Avenir Spé (syndicat qui a décidé de faire alliance avec le BLOC).
Revalos « misérables »
Dans cette compétition électorale, le Dr Duquesnel souhaite que les Généralistes-CSMF redeviennent le premier syndicat de la branche MG (en 2015, il était classé troisième avec 20 % des voix, derrière MG France et la FMF).
Afin de donner aux généralistes les moyens de rester les chefs d'orchestre du parcours de soins, mais aussi d'investir dans l'innovation organisationnelle et technique, il appelle le gouvernement à revaloriser la consultation de référence à 30 euros (acte de base). « C'est le minimum attendu pour une médecine générale de qualité, recadre le Dr Duquesnel. On ne peut pas se satisfaire de quelques misérables revalorisations des forfaits pour masquer une augmentation de l'acte tant attendue par les généralistes. »
La hiérarchisation des consultations en fonction du contenu et de la complexité (réforme de la CCAM clinique défendue aussi par la branche spé) est considérée comme « une urgence ». « Si chaque généraliste exploitait mieux la nomenclature, il aurait 20 à 30 % de revenus en plus », affirme au passage le Dr Duquesnel.
Profondément attaché au paiement à l'acte, il souhaite aussi que les avancées tarifaires acquises pendant le Covid (consultation de prévention pour les patients fragiles, téléconsultations par téléphone, etc.) puissent perdurer après la crise sanitaire.
Contours des métiers, vigilance
La coordination des médecins entre eux et avec les autres professionnels de santé est une autre priorité du projet politique. Mais hors de question de faire n'importe quoi ou de subir des transferts improvisés : le syndicat écarte la création d'un statut de sage-femme référente, créant « une confusion majeure avec le médecin traitant au détriment du patient ».
Idem pour la vaccination contre le Covid : alors que la Haute autorité de santé (HAS) vient d'intégrer dans sa stratégie le vaccin d’AstraZeneca, pouvant être administré par les médecins et les infirmiers, mais aussi par les pharmaciens, le Dr Duquesnel appelle à la vigilance car « ce ne sont pas les vaccinateurs qui manquent » mais… les vaccins. « Il faut faire attention à ne pas provoquer des conflits locaux et à gaspiller le vaccin », recadre-t-il. Il souhaite en revanche une mobilisation pour augmenter la vaccination des populations à domicile grâce aux équipes mobiles de médecins et d'infirmiers.
Outre la défense du métier, le syndicat appelle de ses vœux une formation médicale continue rénovée, en miroir de l'exercice. Il milite en faveur d'une augmentation du nombre d'heures allouées au développement professionnel continu (DPC) pour passer de 21 heures de prise en charge par médecin (en 2020) à 40 heures par praticien à l'horizon 2022, mieux indemnisées.
MEP, retraités et jeunes
Pour élargir la base de son électorat, la branche généraliste de la CSMF fera des propositions spécifiques pour les médecins à exercice particulier (MEP). « Ils représentent une plus value dans le parcours de soins et doivent bénéficier de cotations spécifiques pour leur consultation, avance le Dr Duquesnel. Le secteur II ne doit pas être pour eux le seul secteur économique. » Quant aux praticiens en cumul emploi retraite, ils doivent pouvoir travailler sans limite sur le nombre d'actes réalisés. « Nous devons favoriser le cumul emploi retraite pour faire face à la baisse du nombre de généralistes. »
La bataille de l'attractivité libérale devra être engagée pour attirer les jeunes médecins. Pour le Dr Duquesnel, le cabinet médical 2030 promu par la maison mère est une solution d'avenir. « Il permettra de soigner mieux tout en préservant la qualité de vie des médecins, assure le chef de file des généralistes de la Conf'. Mais cela passe par un investissement important dans l'innovation technique et organisationnelle du cabinet. »
La branche Généralistes-CSMF présentera des listes rajeunies et féminisées dans toutes les régions, assure son président. Dans huit régions, « le pari de la parité est atteint ».
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