LE GOUVERNEMENT fédéral est bien dans son droit lorsqu’il impose un impôt à la population afin de financer ce qu’il juge nécessaire : ainsi en a décidé la Cour suprême, qui a donc validé la grande loi santé de Barack Obama, surnommée « Obamacare ».
Plus de 40 millions d’Américains - un habitant sur six - ne disposent aujourd’hui d’aucune couverture santé. L’obligation individuelle de s’assurer entrera en vigueur en 2014, et les contrevenants, comme prévu, s’exposeront à des sanctions financières. Les plus démunis continuent de relever du programme Medicaid. La réforme Obamacare prévoyait le relèvement obligatoire du seuil de pauvreté permettant l’accès à Medicaid, mais la Cour suprême n’a pas jugé ce passage-là de la loi conforme à la Constitution. En conséquence, seuls les États qui en feront la demande pourront relever le seuil. Des subventions fédérales leur seront versées en contrepartie.
Certaines mesures sont d’ores et déjà entrées en application, qui facilitent notamment l’accès aux soins des enfants. « Plusieurs millions de personnes bénéficient déjà des retombées de la réforme, estime ainsi Victor Rodwin, professeur de santé publique à New York. La décision de la Cour suprême permet un grand bond en avant, c’est une très bonne décision pour Barack Obama », en campagne pour sa réélection.
L’opinion reste cependant très divisée. Les attaques sont certes moins violentes qu’à l’été 2010, où les Républicains avaient brandi la menace de « tribunaux de la mort », capables de décider unilatéralement des prises en charge proposées à tel ou tel patient. « La loi reste très mal comprise par une majorité de personnes. Elle est à tort accusée de détruire la médecine », constate Victor Rodwin.
« America needs real reform. Obamacare is not the answer (1) » : le message fait la une du site de campagne de Mitt Romney, preuve que la santé sera l’un des sujets clés de l’élection présidentielle. Le candidat républicain promet de retirer la loi s’il est élu en fin d’année. Encore lui faudra-t-il acquérir une super-majorité au Sénat, ce qui n’est pas gagné.
(1) L’Amérique a besoin d’une vraie réforme. L’Obamacare n’est pas la solution.
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