APRÈS DES ANNÉES d’errance dans la gestion du dossier du Dossier médical personnel (DMP), l’heure semble aujourd’hui à la modestie, tant du côté des politiques que de celui de l’ASIP-Santé (qui n’est en charge du déploiement du DMP que depuis 2009). Lors de la conférence de lancement, mercredi dernier à Paris, Xavier Bertrand a illustré cette nouvelle vertu : « Ce que nous célébrons aujourd’hui, ce n’est que l’amorçage du DMP. Le vrai démarrage, ce sera pour avril, quand les patients pourront eux-mêmes consulter leur dossier. » Celui qui a déjà été ministre de la Santé entre 2005 et 2007 a jugé que le DMP était un « exemple concret de la modernisation de notre système de santé ». Mais Xavier Bertrand a également tenu à rassurer les utilisateurs (professionnels de santé et patients). Il a notamment insisté sur le fait que le DMP ne nécessiterait pas de double saisie pour les médecins, et que la protection de la vie privée des patients serait assurée : « Les banquiers ou les assureurs n’auront jamais accès au DMP d’un de leur client », a-t-il martelé. Enfin, le ministre de la Santé a rappelé que la création du DMP était facultative et soumise à l’accord express du patient, qui gardera en outre la possibilité de masquer les informations le concernant qu’il ne souhaiterait pas voir apparaître sur son dossier.
De son côté, Jean-Yves Robin, directeur général de l’ASIP-Santé, est revenu sur les prochaines étapes du déploiement du système. Jusqu’à mars 2011, le déploiement du DMP restera marginal, a-t-il pronostiqué, car peu de médecins disposent déjà de logiciels DMP-compatibles, même si un bataillon de médecins testeurs crée d’ores et déjà des dossiers « in vivo ». Actuellement, seuls trois éditeurs de logiciels métier sont déjà homologués par l’ASIP, mais à partir d’avril, Jean-Yves Robin pronostique une montée en charge de l’ouverture des dossiers, avec de plus en plus d’éditeurs homologués. Au mois de septembre 2011, l’ASIP-Santé organisera « une première revue fonctionnelle du DMP », sorte de première révision à l’issue du rodage du dispositif.
Quoi qu’il en soit, et même s’ils ne disposent pas encore de logiciel métier DMP-compatible, les médecins peuvent déjà créer un dossier à la demande d’un de leurs patients, en passant par le site www.dmp.gouv.fr, qui les guidera pas à pas. L’ASIP table sur une généralisation d’ici à l’automne prochain des logiciels DMP-compatibles pour faciliter le travail des médecins dans l’ouverture de nouveaux dossiers. Mais Jean-Yves Robin s’est gardé de donner des chiffres, ni un calendrier de déploiement à long terme. Qu’on se le dise, la généralisation du DMP sera une opération de longue haleine.
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