Le Sénat a rejeté jeudi 5 juin la proposition du député MoDem et médecin ORL Cyrille Isaac-Sibille visant à créer des points d'accueil pour soins immédiats (PASI), structures à mi-chemin entre la maison médicale de garde et le service d'urgences, des élus sur différents bancs appelant à attendre les conclusions du Ségur de la santé. Le texte, examiné dans le cadre d'une niche centriste, a été rejeté par 228 voix contre (95 pour).
La proposition de loi (PPL) avait été adoptée à l'unanimité en première lecture par l'Assemblée nationale fin novembre. Mais depuis, la crise du coronavirus est passée par là, avec en corollaire l'annonce d'une large concertation censée améliorer les conditions de travail des soignants et la prise en charge des malades, lancée le 25 mai par le gouvernement.
Le secrétaire d'État Adrien Taquet a réaffirmé son soutien à un texte qui « propose des solutions très concrètes en faveur de l'accès aux soins dans notre pays ». Il ne s'agit « pas de créer une couche supplémentaire, mais bien de matérialiser un chaînon qui parfois peut manquer », a-t-il souligné.
Reconnaissant un problème de « temporalité », la rapporteure centriste Élisabeth Doineau a fait valoir que la PPL « apporte une réponse ponctuelle mais concrète et pragmatique à des réalités » telles que la difficulté d'accès aux soins et l’engorgement des urgences.
« Ajouter une énième structure dans l'organisation des soins ne nous semble pas pertinent, d'autant plus que le gouvernement vient d'installer le Ségur de la santé », a en revanche estimé Alain Milon (LR). « Comment pouvons-nous porter une réponse aussi faible lors de notre premier débat post-Covid relatif à l'organisation de notre système de soins ? », a enchéri Bernard Jomier (PS).
« Cette proposition de loi qui part d'un bon sentiment ne prend pas en compte l'ampleur des difficultés et reste assez floue », a aussi regretté Laurence Cohen (CRCE à majorité communiste), alors que Xavier Lacovelli (LREM) a affirmé qu'« évidemment elle ne sera qu'une petite pierre de l'édifice qu'il faut construire ».
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