Au-delà du remaniement gouvernemental et de cet épisode bizarre sur le prélèvement à la source, mesure que l'on croyait certaine mais dont le chef de l'État lui-même a contesté l'efficacité, se posent de sérieux problèmes, comme la réconciliation presque impossible entre l'économie et l'écologie, la rentrée sociale, la volonté de la droite et de l'extrême gauche de prendre leur revanche politique, après plus d'un an d'avanies, mais aussi la politique étrangère d'Emmanuel Macron, semée de difficultés liées à l'évolution d'un monde soudain saisi par le populisme, le cynisme, parfois la haine de l'autre, comme on l'a vu lors des incidents de Chemnitz, en Allemagne, par la déconstruction de l'ordre mondial voulue par Donald Trump, par le Brexit, qui se fera sans accord avec l'Union européenne et par l'enjeu des élections européennes en mai.
Il n'y a pas deux manières d'aborder ce scrutin. Il est beaucoup plus important que d'ordinaire parce qu'il est miné par la montée du populisme et du néo-fascisme, eux-mêmes induits par l'immigration, et parce que nombre de partis qui se présentent aux élections européennes n'ont qu'un désir : détruire l'Union. Il s'agit donc, l'an prochain, de dresser contre cette évolution, qui semble inéluctable, un front démocratique, capable de réunir encore une bonne partie de l'électorat sur les thèmes qui ont favorisé jusqu'à présent la construction européenne, mais qui se sont affaiblis à cause de la crise migratoire.
Le dynamisme personnel de M. Macron semblait devoir compenser l'affaiblissement personnel d'Angela Merkel, la chancelière allemande qui doit affronter en permanence le désordre et les cris des néo-fascistes et dont le parti, la CDU-CSU, est scindé par une fronde de la CSU, elle-même représentée au gouvernement par des hommes qui défient l'autorité de la chancelière en des termes et par des comportements qu'on n'avait pas entendus ou vus depuis trois-quarts de siècle. La chute de popularité de Macron annule cet agenda. Il en est à 32 % d'avis favorables, alors que Mme Merkel caracole sur la crête des 50 %. Bien qu'il ait les meilleures relations avec elle, le président se heurte à une inertie qu'expliquent les divisions internes de l'Allemagne. Bref, il n'est pas impossible qu'en Allemagne, en France, en Italie bien sûr, et dans les pays membres de l'UE situés à l'Est, où fleurissent des régimes dits « illibéraux », ce soient les adversaires de la démocratie qui l'emportent.
Rassembler les Européens convaincus
Si M. Macron semble avoir perdu la main en cette rentrée, cela ne veut pas dire qu'il sera inerte jusqu'aux élections européennes. Il lui faut en tout cas mettre au point une stratégie qui passe par le rassemblement de tous les Français convaincus que l'Europe est leur avenir. La République en marche doit s'allier à tous les centristes qui existent en tant que partis ou au sein de partis dont les directions veulent étouffer leur voix. Répondant à une réflexion de Matteo Salvini, le ministre italien qui mène le bal néo-fasciste et voit en Macron son ennemi, M. Macron l'a approuvé, en soulignant qu'il relevait le défi italien. Ce qui montre sa détermination à combattre jusqu'au bout la dérive populiste (ou pire) de plusieurs États européens. Cependant, les difficultés qu'il rencontre ont surexcité des oppositions qui certes ne sont pas capables de le remplacer mais poursuivent leur travail de sape.
Macron peut au moins dire une chose : il y a en Europe, un électorat favorable au développement de l'UE, à la réforme de ses institutions, à la défense de ses valeurs morales. Et puis il y a un camp qui veut revenir soixante ans en arrière, si ce n'est retourner aux années trente. Logiquement, pourquoi voter, aux européennes, contre des ennemis de l'Europe ? Si l'on doit élire un Parlement européen, il ne faut pas en choisir un qui ait un projet sucidaire.
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