Après sa campagne destinée, l’an dernier, au grand public, « Mal de dos ? Le bon traitement, c’est le mouvement », l’Assurance-maladie s’adresse désormais aux employeurs pour les sensibiliser à la lombalgie et à ses conséquences. Objectifs ? Accompagner les employeurs dans leurs démarches de prévention, afin de limiter, voire de réduire les facteurs de risque.
Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), deux salariés sur trois ont déjà souffert, souffrent ou souffriront un jour d’une lombalgie, avec un coût, en termes d’arrêt de travail, estimé à 1 milliard d’euros chaque année (12,2 millions de journées de travail).
Une cause de désinsertion professionnelle
Si la plupart des lombalgies guérissent spontanément en quelques semaines, 7 % des cas persistent après 3 mois. « Ce n’est pas une maladie grave, même si la lombalgie peut être douloureuse : elle évolue favorablement dans 90 % des cas en moins de 6 semaines. » « Le risque est celui de la chronicité », insiste le Dr Marine Jeantet, directrice des risques professionnels de l’Assurance maladie. « La lombalgie est une des principales causes de désinsertion sociale et professionnelle. »
Cinq secteurs d’activité sont particulièrement concernés : le transport et la logistique, le bâtiment, l’aide et les soins à la personne, la gestion des déchets et le commerce. Dans le secteur des services à la personne par exemple, la part des lombalgies dans les motifs d’arrêt de travail s’élève à 31 %, contre 20 % pour la moyenne nationale. La campagne de sensibilisation, baptisée « Employeurs, faites du bien à votre entreprise, agissez contre le mal de dos », cible ainsi en particulier ces secteurs. Des fiches sectorielles ont été élaborées listant les actions de prévention à mettre en œuvre.
Aménager, organiser, former
« Plusieurs pistes sont à envisager pour prévenir le mal de dos : aménager les postes, réorganiser le travail, mais aussi former les personnels concernés », souligne Hervé Laubertie, responsable prévention des risques professionnels à la direction des risques professionnels de l’Assurance-maladie.
Au sein du Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, l’installation de tapis de glisse pour faciliter le travail des aides-soignantes dans la manipulation des patients alités a permis de réduire drastiquement le nombre d’accidents. Avant cette initiative mise en place en 2011, « l’hôpital comptabilisait 650 jours d’arrêt de travail liés à des lombalgies. Sur les dernières années, on n’en compte plus que 15 », se félicite Jean-Philippe Sabathé, responsable du département Prévention, direction des Ressources humaines du Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph.
Enjeu de santé publique autant que sujet socio-économique, la lombalgie est également au centre d’un nouveau projet de recherche de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) avec sa Communauté de patients pour la recherche (ComPaRe). L’institution vient de lancer un appel pour recruter 5 000 patients suivis, partout en France, pour une lombalgie chronique. Piloté par le Pr François Rannou, du service de rhumatologie de l’hôpital Cochin AP-HP, le projet de recherche « doit contribuer à apporter des réponses efficaces pour traiter cette maladie fréquente mais dont la prise en charge peut être parfois complexe et difficile ».
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