Manuel Valls a exprimé sa reconnaissance envers les professionnels de santé réunis jeudi 11 février au Conseil économique, social et environnemental, à Paris, à l'occasion de son discours de clôture de la grande conférence de la santé au CESE. « Je sais vos angoisses, vous les avez exprimées et c'est en se parlant que l'on fait avancer les choses, et non avec la politique de la chaise vide », a-t-il déclaré. Le Premier ministre n'a semble-t-il pas apprécié le boycott des syndicats de médecins libéraux qui ont organisé ce jeudi des assises dans un hôtel parisien.
Lors d'un discours très attendu par plus de 300 participants, le chef du gouvernement a annoncé 22 mesures destinées à améliorer la formation et les conditions d'exercice des futurs médecins.
Plus de passerelles pendant les études
Manuel Valls a demandé aux doyens et aux présidents d'universités de formuler des propositions d'ici à 6 mois pour développer les passerelles entre les formations médicales et paramédicales.
Le Premier ministre souhaite qu'« à partir de 2017 » les diplômés paramédicaux (infirmiers, kinés, etc.) puissent, sous certaines conditions, s'orienter vers des études de médecine sans passer le concours de la première année. « Les diplômés paramédicaux auront accès aux deuxième et troisième années de médecine à partir de 2017, en suivant les mêmes procédures que l’ensemble des étudiants », a-t-il déclaré.
Le gouvernement souhaite ainsi diversifier les profils des professionnels de santé et permettre aux paramédicaux d'accéder aux formations médicales sans repartir de zéro.
Manuel Valls a par ailleurs annoncé que le numerus clausus serait à l'avenir fixé selon les besoins des régions et non plus décliné depuis l'échelon national. Il souhaite généraliser les outils numériques dans les formations en santé et renforcer l'accès des étudiants en santé à la recherche.
Une protection maternité pour les femmes installées en libéral verra le jour, dans le but de renforcer l'attractivité de la profession.
Vers une recertification périodique
Le Premier ministre a confirmé la création de 40 postes de chefs de clinique de médecine générale.
Il a également précisé que les statuts de PH temps plein et temps partiel allaient fusionner.
Il s'est enfin prononcé en faveur du mécanisme de recertification périodique proposé par l'Ordre des médecins, pour les nouveaux praticiens inscrits à l'Ordre et les professionnels volontaires. La CSMF a immédiatement contesté une « mesure contraignante » s'ajoutant à l'obligation de développement professionnel continu des médecins.
Avec cet arsenal de mesures essentiellement tournées vers la formation, le Premier ministre a avant tout voulu satisfaire la jeune génération d'étudiants, d'internes et de chefs qui a participé à la grande conférence de la santé. « La relève est là, elle ne demande qu'à travailler avec vous », a conclu Manuel Valls.
Il n'est pas certain que ce rendez-vous va contribuer à une reprise du dialogue avec les syndicats de médecins seniors.
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