Réformé pour inaptitude à la marche, Frédéric Valletoux a pourtant fait du chemin depuis l'armée jusqu'à Fontainebleau, l'emblématique cité impériale de Seine-et-Marne qu'il dirige depuis 2006.
À 53 ans, le patron de la puissante fédération des hôpitaux publics (FHF) mène d'un bon pas sa troisième campagne municipale sous l'étiquette d'AGIR, parti de centre droit pro-Macron – il a reçu le soutien du parti de la majorité. Face à lui, quatre candidats rêvent de le déloger de l'Hôtel de ville : Roseline Sarkissian (PS), Isabelle Olzenski-Viennot (LREM), Cédric Thoma (LR) et Geneviève Machery (également AGIR) – ces derniers étant deux ex-adjoints sécessionnistes.
Pour conserver son mandat, l'ancien journaliste économique, féru d'histoire, ne mise pas uniquement sur son bilan « que personne ne conteste », se plait-il à rappeler. S'il attend fin février pour présenter son programme, ses journées chargées font de lui un adepte du mouvement perpétuel.
« C'est génial, c'est top ! »
Celle du mercredi 5 février commence à 9H par une réunion à l'hôpital, en pleins travaux. Monsieur le maire et président du conseil de surveillance de l'établissement a rendez-vous avec l'ingénieur, le chef du pôle de médecine et la direction pour faire le point. Après 15 ans de valse-hésitation, l'ouverture du nouveau bâtiment couleur vert forêt est prévue en juin. Frédéric Valletoux s'enquiert du second IRM, du sixième bloc opératoire, du nouvel étage mère/enfant (« C'est génial, c'est top ! », s'exclame ce père de cinq enfants). Il prend des notes, réclame des chiffres et écoute religieusement, les mains en prière. « Vous avez autre chose à me montrer ? »
Frédéric Valletoux a le « Salut ! » et le contact faciles. À l’aise dans le service de pédiatrie de l'hôpital, il loue les meilleures conditions de travail du futur bâtiment, plus spacieux, plus lumineux, mais opère un repli vocal stratégique quand l'équipe se plaint de la pénurie médicale, du manque d'investissement des intérimaires et des difficultés de transport entre les trois hôpitaux qui composent le groupement hospitalier (Fontainebleau, Montereau et Nemours).
Cible des attaques de ses concurrents, le maire n'hésite pas à rendre les coups. Il n'accepte pas qu'on remette en question son management, qualifié – au mieux – d'« égocentrique » par ses détracteurs. « Sur une équipe municipale de 25 personnes, seuls deux se sont barrées, coupe-t-il entre deux rendez-vous tambour battant. On s'attaque à ma personne, c'est plus facile que de s'en prendre à mon travail. Si j'étais un tyran, ça se saurait. »
Réamorcer la pompe
Le taulier de la cité impériale a aussi ses fans. C'est le cas de Leila Hadji, jeune championne de 1 500 m et étudiante à l'IUT de Fontainebleau. « Le maire soutient énormément les sportifs », plaide la jeune femme, qui l'a invité à prendre la parole devant 150 collégiens pour vanter les vertus du sport et des études.
Le Dr Sophie Brossier, médecin généraliste pilote de la maison de santé universitaire ouverte en 2015 – dans des locaux hospitaliers – a apprécié elle aussi le côté « facilitateur » de la mairie. « L'idée était de réamorcer la pompe de l'installation », confirme Frédéric Valletoux, alors que la démographie médicale de Seine-et-Marne est l'une des plus sinistrée. « En ville, un généraliste a craqué la semaine dernière, il a fermé son cabinet du jour au lendemain », témoigne le maire.
Parfois accusé de cogner sur la médecine libérale, qu'il presse de se réinvestir dans la permanence des soins, Frédéric Valletoux a pourtant hébergé à la mairie par « conviction personnelle » la première réunion de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). Une anecdote qui convient bien à celui qui se voit volontiers comme un bâtisseur. Ses priorités s'il est élu : réussir la transition écologique et faire de Fontainebleau une ville campus tournée vers l'international.
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