Après les généralistes de MG France, les gynécologues et obstétriciens libéraux dénoncent le flou qui entoure la mise en œuvre pratique de la nouvelle cotation des interruptions volontaires de grossesses (IVG) médicamenteuses, depuis le 1er avril, en application de l'arrêté du 26 février 2016. Aux deux forfaits (honoraires de ville et médicament de ville) se substituent deux consultations de recueil du consentement et de suivi post-IVG, auxquelles s'ajoute le forfait lié à la délivrance du médicament, sans qu'il y ait de perte en termes de rémunération pour le médecin.
Les éditeurs de logiciels n'ont pas tous opéré les mises à jour nécessaires. « Lorsque les médecins insèrent la carte Vitale dans le lecteur, ça ne marche pas », rapporte le Dr Lydia Marié-Scemama, présidente du syndicat des gynécologues et obstétriciens libéraux(SGOL), branche du Syndicat des médecins libéraux(SML), en se fondant sur les témoignages de confrères en région parisienne et dans les Bouches-du-Rhône.
Les médecins recourent donc aux feuilles de soins papier. « Paperasserie ! Tracasserie administrative ! » dénonce le Dr Marié-Scemama, « d'autant plus qu'on ne sait pas si au final, les patientes seront remboursées, certaines caisses primaires d'Assurance-maladie n'ayant pas entériné en pratique la nouvelle cotation », poursuit-elle.
Risque de retour en arrière pour les femmes
La présidente du SGOL craint un « retour en arrière pour les femmes », et un moindre choix en matière d'IVG. « Les femmes seront obligées de recourir à la chirurgie », alerte le Dr Marié-Scemama.
Déplorant un manque d'information des médecins, le SGOL demande que syndicats, Assurance-maladie et direction générale de la santé (DGS) se mettent autour d'une table pour analyser les conséquences de l'arrêté. « On n'a pas été consulté sur ce sujet, qui aurait dû passer par la convention », regrette le Dr Marié-Scemama. Le SGOL réclame enfin l'adaptation de tous les logiciels et leur uniformisation sur toute la France.
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