TANDIS QUE l’actualité s’affole, entre négociations sur les dépassements d’honoraires et discussions sur le budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale, internes et chefs de clinique veulent avoir voix au chapitre. Conscients qu’en matière d’information, la forme compte souvent autant que le fond, les syndicats d’internes et chefs de clinique parisiens (SIHP et SCCAHP) ont fait appel au cabinet de conseil en communication Tilder pour mettre en musique leurs revendications. Cette société intervient traditionnellement « aux côtés des équipes dirigeantes des entreprises, des administrations et des associations pour les aider à entretenir leurs relations avec les stakeholders », peut-on lire sur son site. Membre de l’institut Montaigne, Tilder a déjà œuvré pour Coca-Cola Entreprises, Générale de Santé, Le Club Med et Disney.
Pourquoi ce choix ? « Parce que ce cabinet a remporté notre appel d’offres, qu’il possède un solide réseau et qu’il est reconnu dans le domaine de la santé, détaille Julien Lenglet, président du syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIHP). « Nous avons déjà accompagné l’ISNIH sur des enjeux de communication et d’images », confirme Guillaume Jubin, associé de la société. Sur le contrat en cours, motus. Question de principe.
Financé par les deux syndicats (le montant restera inconnu), le contrat actuel a été établi pour « plusieurs mois, afin de mettre en lumière nos idées en cette période de "crise", mais aussi pour communiquer sur les retombées de "l’après-crise" », explique Julien Lenglet.
Le résultat est surprenant. Mercredi dernier, tandis que les instances nationales (ISNIH et INSCCA) lançaient un appel à la grève contre la « mort annoncée du secteur II et de la liberté d’installation », les Parisiens ont opté pour une « com’ » moins frontale. Le nom de la manifestation devant le ministère de la Santé ? « Notre avenir, c’est votre santé ». À l’écrit, il n’est pas question de dépassements ni de secteur II, mais de « conditions d’exercice […] menacées », de désir de « facilité d’installation ». Le discours est orienté sur la « sécurité des patients », « l’avenir de la prise en charge médicale des Français », le « risque pour la profession mais aussi pour le système de santé ».
Une manière de communiquer qui ne fait pas l’unanimité. Dans une tribune au vitriol publiée dans « Libération », qui tirait aussi sur les « médecins pigeons », deux médecins hospitaliers dénonçaient « un usage pernicieux de la formule » : « Faut-il comprendre […] qu’encadrer les dépassements d’honoraires aurait pour conséquence directe la dégradation des soins prodigués aux patients ? »
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