Candidate à sa réélection à la tête de la région francilienne, Valérie Pécresse a présenté ce mardi les grands axes de son plan santé – en présence de plusieurs membres du son pôle santé d'« Île-de-France Rassemblée ». Même si le pilotage de la santé ne relève pas du domaine de compétence des régions, la présidente de « Libres » (créé après son départ de LR) a affiché sa détermination à agir sur ce terrain, en particulier contre la désertification médicale.
Flotte mobile
Dans le cadre d'un plan d'« un milliard d'euros », Valérie Pécresse table d'abord sur la création d'une maison de santé pluridisciplinaire « dans chaque ville de plus de 10 000 habitants », grâce à une politique offensive d'accompagnement de ces structures. Durant son mandat, 89 MSP ont déjà reçu une aide de la part de la région.
Le soutien à l’installation des soignants dans les quartiers populaires et les territoires ruraux est complémentaire. « 140 communes ont eu au moins l'installation d'un professionnel de santé grâce à l'aide de la région », affirme Valérie Pécresse, qui revendique 281 subventions versées.
Pour rendre accessible la médecine de premier recours aux habitants les plus éloignés du système de santé, elle suggère de créer une flotte de « bus médicaux » – à l'instar des bus de vaccination dans le cadre du Covid – mais aussi des équipes médicales mobiles plus légères. « Cela permettra d'amener des soins dentaires d'imagerie, de spécialités et pourquoi pas les consultations de généralistes dans les villages, les quartiers », a précisé Frédéric Valletoux, président de la FHF, maire (LR) de Fontainebleau, présent lors de la visioconférence.
La lutte contre la désertification médicale passe aussi par le numérique avec le financement de cabines de télémédecine reliées aux maisons médicales, ou la sécurisation des cabinets médicaux à la faveur d'une aide à l'équipement en vidéoprotection ou d'alarmes.
Salles de repos
L'accessibilité des patients aux soins urgents est une autre priorité. Valérie Pécresse promet l'ouverture de maisons médicales de garde (MMG) aux portes des hôpitaux, la visio-consultation dans les SAMU Centre 15, notamment pour les personnes à mobilité réduite, ou dans les EHPAD. « Cela nécessite une coopération renforcée entre la ville et l'hôpital », avance le Dr Agnès Ricard-Hibon, responsable du SAMU du Val-d'Oise et du SMUR de Pontoise (95).
À l'hôpital, l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy souhaite poursuivre le programme lancé pour créer 500 lits de réa supplémentaires (face à l'urgence Covid), en finançant matériel et respirateurs. Des crédits sont promis aussi pour la construction de logements réservés aux soignants et l’équipement de « 350 salles de repos au sein des hôpitaux et des cliniques privées ». Le plan vise aussi la création de 1 000 lits de santé mentale.
Une vraie décentralisation ?
Côté gouvernance politique, Valérie Pécresse souhaite donner la possibilité à la région de présider l'agence régionale de santé (ARS) « pour mieux coordonner tous les acteurs qui souffrent d'un cloisonnement ». La loi 4D sur la décentralisation pourrait être un véhicule législatif pour cette nouvelle tutelle régionale sur la santé. « Ce sera une première, avance à ses côtés le Pr Philippe Juvin, chef du service des urgences de l'Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) et maire de La Garenne-Colombes. Qui connaît mieux le terrain que la région et les maires pour coordonner l'ensemble des acteurs de soin du territoire avec les instances et élus locaux. »
La présidente de la région s'engage enfin à créer une « mutuelle régionale de santé » à destination des publics privés de complémentaire professionnelle (retraités, indépendants, étudiants, demandeurs d’emploi). Par le biais d'un appel d’offres général, Valérie Pécresse ambitionne de faire baisser les tarifs de 30 %…
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes