Renforcé, Bertrand se projette

Plusieurs présidents sortants avec un fort tropisme « santé » ont également été reconduits. Dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand, ministre de la Santé sous Jacques Chirac puis du Travail et de la Solidarité sous Nicolas Sarkozy, s'est imposé nettement. Il remporte 52,37 % des voix et une confortable majorité régionale de 110 sièges sur 170, distançant le RN (25,65 % des voix) et la coalition EELV/PS/LFI (21,98 %). « Ce résultat me donne la force d'aller à la rencontre de tous les Français », s'est projeté aussitôt Xavier Bertrand, candidat déclaré depuis mars à la présidentielle, sous réserve d'une victoire dans sa région de six millions d'habitants.

Pendant sa campagne locale, l'ex-ministre de la Santé avait affiché ses ambitions pour combattre la désertification médicale dans sa région, grâce au développement des maisons de santé, à l'attribution de bourses aux internes effectuant des stages dans les zones déficitaires ou encore à la faveur d'aides complémentaires à la primo-installation dans ces zones.

Des présidents de région adeptes du salariat médical

La présidente socialiste sortante de la région Occitanie, Carole Delga, a été très largement réélue, avec plus de 57 % des suffrages contre 24 % pour le RN et 18,2 % pour LR. « Courage, proximité et bon sens, guident notre action. Ce résultat m'honore et m'oblige. J'en mesure la portée et la puissance », a déclaré l'ancienne secrétaire d'État, dont le numéro deux est le patron du SAMU de Toulouse, le Pr Vincent Bounes. Adepte du salariat médical à grande échelle, elle ambitionne de recruter 200 médecins (et infirmières en pratique avancée) d'ici à six ans pour améliorer l'offre de soins dans les territoires déficitaires. 

Une stratégie du salariat qui devrait aussi se déployer dans le Centre Val de Loire sous la houlette du socialiste François Bonneau, réélu pour la troisième fois à la tête de la région, sa liste totalisant 39,15% des voix. La région Centre-Val-de-Loire ambitionne en effet de salarier 150 médecins d’ici à 2025. En Auvergne Rhône-Alpes, le président sortant Laurent Wauquiez (LR) pourrait également emprunter la voie du salariat de praticiens, après sa réélection avec 55,17 % des voix. 

En Île-de-France enfin, Valérie Pécresse, qui conserve les rênes de la région francilienne avec 45,9 % des suffrages, a promis de mettre sur la table un plan d'« un milliard d'euros » pour financer notamment la création d'une MSP « dans chaque ville de plus de 10 000 habitants ».