« La surdité c’est le handicap de la communication », explique le Dr Joël Crevoisier, médecin chef du service déficience sensorielle à la fondation hospitalière Sainte-Marie. Près de 5 millions de personnes présenteraient une limitation de la fonction auditive susceptible d’avoir des conséquences sur la vie quotidienne en France. Chez les personnes âgées de plus de 80 ans, une personne sur deux souffre d’une limitation fonctionnelle auditive. « L’ensemble des personnes atteintes de troubles auditifs ne peuvent pas utiliser le téléphone et appeler à l’aide, on est dans une problématique de sécurité », précise le Dr Crevoisier. Ouvert depuis décembre 2014, le service déficience auditive accueille les personnes atteintes d’une déficience auditive isolée ou associée à une autre pathologie. « Le but est d’améliorer l’autonomie et l’indépendance des patients dans la vie quotidienne, selon leur handicap », indique Olivier Donval, cadre de rééducation du service déficiences sensorielles.
Une prise en charge pluridisciplinaire
La prise en charge est pluridisciplinaire, un élément « fondamental » selon le Dr Bouccara, PH, service ORL de la Pitié-Salpêtrière à Paris. « La concertation des différentes spécialités des médecins impliqués dans la surdité : ORL, généraliste, orthophoniste, psychologue, audioprothésiste permet une prise en charge commune et globale pour évaluer le trouble, l’impact sur la qualité de vie de patients et les éléments à prendre en compte en terme de réhabilitation et de rééducation. L’hôpital de jour permet de fédérer sur un même un lieu cette prise en charge commune. Cela permet de conduire un projet de rééducation qui n’est pas forcément long dans le temps mais qui a besoin d’être régulier pour l’adaptation de l’appareillage auditif, l’accompagnement avec la rééducation orthophoniste, ainsi que le soutien psychologique et les mesures de l’ergothérapeute », explique-t-il.
En France, 75 structures pluridisciplinaires sont adaptées à la prise en charge des déficiences auditives, notamment pour les enfants, mais seulement quatre sites sont dédiés aux adultes. Le service des déficiences auditives de la fondation hospitalière de Sainte-Marie est le premier qui couple à la fois une prise en charge des doubles déficiences, visuelles et auditives en Ile-de-France.
Le patient au cœur des décisions
Pour bénéficier de ce service, une demande d’admission du patient et de ses praticiens qui l’accompagnent est effectuée. Une évaluation de la déficience auprès de chaque professionnel de santé de la fondation est alors mise en place sur trois demi-journées. Dernière étape, un plan d’intervention interdisciplinaire individualisé en présence du patient est réalisé par le corps médical. « On établit le projet thérapeutique en fonction des évaluations réalisées et on dégage des objectifs », souligne Olivier Donval. Au programme, des entraînements auditifs, cognitifs, lecture labiale, mise en situation de vie sociale, réadaptation aux activités de la vie quotidienne et réinsertion… « On rééduque le patient avec son appareillage, on le réadapte à son environnement, on l’accompagne dans sa globalité, enfin on l’oriente à sa sortie de l’hôpital afin de permettre un suivi au-delà de son hospitalisation », poursuit Olivier Donval. Le travail est axé sur la compensation du handicap. « Le handicap n’est pas directement lié à la déficience auditive, le handicap c’est la résultante des caractéristiques propres à la personne, de son interaction avec l’environnement et de ses habitudes de vie. Or, on peut modifier les habitudes de vie », conclut Caroline Renard, ergothérapeute.
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