LE GOUVERNEMENT entend financer ces décisions par un « redéploiement des dépenses », ce qui semble sous-entendre qu’il ne sait pas très bien où trouver l’argent. Le « sommet social » du 18 janvier était censé se traduire par une nouvelle politique sociale favorisant l’emploi. Les syndicats ne sous-estiment pas les mesures annoncées par M. Sarkozy, mais ils avaient refusé par avance de discuter du projet de TVA sociale. M. Sarkozy en a pris acte, de sorte qu’il a été privé de ce qu’il considérait sans doute comme son principal effet d’annonce.
La TVA dite sociale consisterait à transférer une partie des charges sociales des entreprises sur la consommation. Elle a été rejetée par les syndicats et par l’opposition qui soulignent qu’elle augmenterait les prix de détail ; sans pour autant augmenter les salaires puisque le gouvernement a prévu de réduire seulement les charges patronales, avec, pour objectif, de favoriser l’embauche. Le pilonnage du projet par la gauche et par les organisations syndicales l’a rendu douteux aux yeux de l’opinion qui, en bonne logique, craint une réduction du pouvoir d’achat. La rumeur a couru que l’augmentation de la TVA ne serait que de deux points de pourcentage au lieu de trois. Pour autant, M. Sarkozy va-t-il maintenir ce projet impopulaire ? Il est en effet confronté au ras-le-bol de ses concitoyens, traumatisés par un taux de chômage galopant et de spectaculaires fermetures d’usine contre lesquels les pouvoirs publics demeurent impuissants.
Le chef de l’État, qui n’a pas encore annoncé qu’il serait candidat à sa réélection, a décidé de multiplier les initiatives dans les trois mois qu’il reste de son mandat actuel. La TVA sociale figurait, de toute évidence, dans une cascade d’actes politiques axée sur le principe que, quelle que fût l’impopularité des mesures, il valait mieux, pour le président en exercice, agir que faire des promesses qui n’auraient pas été crédibles, compte tenu de la violence de la crise. Le très grave défaut d’une hausse de la TVA, dans un climat particulièrement tendu, c’est qu’elle diminue automatiquement le pouvoir d’achat des Français. Du coup, le président est pris dans un piège : s’il adopte la TVA sociale, il perdra encore des électeurs ; s’il y renonce, la gauche le soulignera à grands traits.
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