L'arrivée du vaccin AZD1222 (AstraZeneca et université d'Oxford) élargit l'horizon de la vaccination mais sans répondre à toutes les questions. Désormais, ce sont entre 3 et 4 millions de soignants et 4 millions de personnes âgées de 50 à 64 ans qui peuvent prétendre à la vaccination. Outre les médecins et les infirmiers, les sages-femmes et les pharmaciens vont pouvoir pratiquer l'acte vaccinal. Un décret permettant aux officinaux de vacciner devrait être, en effet, publié le 10 février.
Un flacon de dix doses par semaine
Selon nos informations, lors d'une réunion avec les différentes organisations représentant les professionnels concernés (médecins, pharmaciens, infirmiers…), le ministère de la Santé a présenté, vendredi, un calendrier de déploiement du vaccin.
Les hôpitaux vont, dans un premier temps, recevoir jusqu'au 10 février des doses pour vacciner le personnel soignant. Pour la population générale de 50 à 64 ans, les livraisons de 700 000 doses devraient être réceptionnées à compter du 17 février, jusqu'à début mars, par les grossistes répartiteurs, chargés de déconditionner les boîtes de vaccins (10 flacons de 10 doses).
Selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), les vaccins devraient être livrés dans les pharmacies entre le 19 et le 21 février. Seuls les médecins libéraux en seront destinataires au cours de cette phase. « Chaque médecin pourra recevoir un flacon de 10 doses par semaine », assure la FSPF. Une deuxième livraison d'un million de doses devrait être effectuée à compter du 28 février. À partir de ce moment, tous les vaccinateurs (médecins, infirmiers, sages-femmes et pharmaciens) pourront injecter le sérum.
Incertitudes sur la cotation
Du côté des médecins, beaucoup de questions restent en suspens. Comment les doses seront-elles réparties entre les cabinets médicaux ? Comment les rendez-vous vont-ils être pris ? « Aujourd'hui, on n'a aucune information. On annonce la première livraison de 700 000 doses mais il n'y en aura pas pour tout le monde. Que vont faire les pharmaciens ? Ils vont privilégier un médecin par rapport à un autre ? Tous ces points ne sont pas réglés », déplore le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF.
Et quid de la rémunération pour les médecins qui pratiqueront des vaccinations dans leurs cabinets ? Pourront-ils appliquer une cotation spécifique ? Selon nos informations, une réunion avec l'Assurance-maladie est prévue ce mardi à ce sujet.
A ce jour, selon l'arrêté du 5 février, les médecins libéraux qui vaccinent dans des centres ad hoc (cadre collectif et en dehors des conditions habituelles d'exercice) touchent 420 euros par demi-journée d'activité d'une durée minimale de quatre heures et 460 euros par demi-journée d'activité effectuée le samedi après-midi, le dimanche et les jours fériés. En cas d'intervention inférieure à quatre heures, le forfait est égal à 105 euros par heure ou 115 euros le samedi après-midi, le dimanche et les jours fériés. Ces forfaits ne sont pas cumulables avec la facturation à l'acte.
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