Selon le cinquième rapport sur le financement de la santé dans le monde publié par l’Institute for health metrics and evaluation (IHME), un centre de recherche rattaché à l’Université de Washington, l’assistance fournie en 2013 aux systèmes de santé des pays les moins bien lotis s’élève à plus de 31 milliards de dollars. Un chiffre supérieur de près de 4 % à celui de 2012.
On est loin des taux de croissance annuels de 10 % observés durant les années 2000, mais étant donné la conjoncture économique des pays du Nord, le résultat est appréciable.
Les nouvelles voies de l’aide
D’après l’IHME, ce ne sont pas les canaux traditionnels qui sont responsables de ce maintien de la générosité sanitaire par temps de crise : l’aide bilatérale (octroyée directement par les États) et multilatérale (octroyée par les organisations internationales telles que la Banque Mondiale ou les agences des Nations Unies) ne croît que de 0,5 % par rapport à 2012.
Au contraire, les fonds alloués par les ONG, les organismes parapublics tels que le Fonds Mondial et GAVI, ou les fondations privées telles que la fondation Bill et Melinda Gates font un bond de près de 9 %. Ce type d’aide représente maintenant près de 40 % de l’ensemble de l’aide octroyée.
L’Afrique et le SIDA en tête des préoccupations
Du côté des pays récipiendaires de l’aide, l’Afrique subsaharienne se taille toujours la part du lion : en 2011, dernière année pour laquelle les données sur le pays receveurs sont disponibles, elle a reçu 8,8 milliards de dollars, soit près de la moitié des fonds pour lesquels l’IHME dispose d’informations concernant la destination de l’aide totale octroyée.
La lutte contre le SIDA (7,7 milliards de dollars en 2011) et la santé maternelle et infantile (6,1 milliards) restent les principaux domaines où se concentre l’aide. En comparaison, la lutte contre les maladies chroniques (377 millions) et contre le tabagisme (68 millions) font bien pâle figure : l’IHME juge les montants que les montants alloués à ces deux enjeux sont bien trop faibles par rapport à leur poids dans la mortalité et la morbidité mondiales.
En définitive, l’aide publique au développement dans le secteur de la santé se porte bien : elle a quintuplé depuis 1990. Mais il convient de relativiser ces chiffres : les 31 milliards de dollars alloués aux pays en voie de développement ne représentent qu’1 % de ce que les pays riches dépensent pour la santé de leurs propres populations.
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