L’Agence de la biomédecine (ABM) a publié ce jeudi 1er octobre son rapport médical et scientifique sur le prélèvement et la greffe en France pour l’année 2014.
5 357 greffes (526 à partir de donneurs vivants) ont été réalisées en 2014 – principalement des greffes de rein (3 232) et de foie (1 280). Cela correspond à une progression de 4,6 % par rapport à 2013, explique au « Quotidien » le Dr Karim Laouabdia, directeur général adjoint en charge de la politique médicale et scientifique de l’ABM : « Cette augmentation est liée principalement à celle des donneurs vivants, puisqu’on enregistre une hausse de 28 % par rapport à 2013. Pour nous, c’était un des axes stratégiques fixé par la Direction générale de la santé dans le Plan greffe de 2012. Donc de ce côté, on peut dire que cet objectif est réalisé », conclut-il, ajoutant que l’objectif fixé par Marisol Touraine d’atteindre 5 700 greffes fin 2016 « sera rapidement atteint ».
Mort encéphalique vs arrêt circulatoire
L’activité de prélèvement sur des sujets décédés en état de mort encéphalique continue de progresser légèrement depuis trois ou quatre ans. En 2014, 1 655 personnes ont été prélevées, ce qui équivaut à 25 donneurs prélevés par million d’habitants, contre 24,3 en 2013. « On ne s’attend pas à de très grandes progressions, comme celles constatées entre 2000 et 2007, parce qu’il y a une meilleure prise en charge des accidents vasculaires cérébraux et une diminution des accidents de la route, explique le Dr Laouabdia. Mais il nous reste cependant des marges de progression, puisqu’on a, selon les régions, des taux de refus qui varient du simple au double, et on travaille beaucoup là dessus. »
L’activité de prélèvement sur les sujets décédés après un arrêt circulatoire n’a, pour sa part, pas progressé en 2014. Sur 110 personnes décédées après un arrêt circulatoire, 40 ont fait l’objet d’un prélèvement d’organes (soit 0,6 personne par million d’habitants), aboutissant à 54 reins greffés (chiffre le plus bas 2010) et quatre foies greffés (contre deux en 2013). Parmi les causes de non-prélèvement, le taux d’opposition représentait 24,5 % (contre 20,9 % en 2013), les antécédents du donneur constituaient un obstacle au prélèvement dans 34,5 % des cas.
En 2014, les premières autorisations de prélèvements sur des personnes décédées dans le cadre d’une limitation ou d’un arrêt des thérapeutiques (dits Maastricht III) ont été délivrées. « Aujourd’hui, on a quatre centres autorisés, et les chiffres progressent », décrit le Dr Laouabdia.
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