Les drapeaux de la recherche italienne sont en berne : cinq mois après l’interruption des essais cliniques du sérum transalpin GRAd-CoV-2 conçu et développé par la firme Reithera, la biotech Takis annonce la fin des tests de son candidat vaccin Covid-e-Vax à ADN développé en collaboration avec la société Rottapharm Biotech.
À l’origine de cette décision, d’abord le manque de fonds comme pour l’autre candidat vaccin également à 100 % tricolore, a expliqué le Pr Luigi Aurisicchio, administrateur délégué et directeur scientifique de Takis spécialisé en biologie cellulaire et moléculaire. « Bien que développés par des grandes multinationales, les vaccins actuellement existants ont besoin du soutien économique des pays dans lesquels ils sont développés, ce qui est logique pour les prophylaxies anti-pandémie », estime Luigi Aurisicchio.
Depuis le coup d’envoi aux essais cliniques de la phase 1 en mars dernier, les deux firmes ont investi quelque 4 millions d’euros. Pour boucler les trois phases des essais cliniques et lancer la production, a confié le Pr Lucio Rovati, président et directeur scientifique de Rottapharm Biotech durant un entretien avec le quotidien milanais « Il Corriere della Sera », les deux sociétés ont besoin de 20 millions d’euros. Une enveloppe que le gouvernement italien, peu enclin à la générosité, aurait refusé jusqu’à présent de débloquer, laissent entendre en filigrane ces deux chercheurs.
En rappel ?
Autre obstacle important : le manque cruel de volontaires lié au nombre important d’Italiens déjà immunisés, puisque 66,3 % de la population est déjà vaccinée à deux doses ou monodose, selon les chiffres du 9 septembre dernier publiés par le ministère de la Santé. Or le programme de recherche rédigé par les deux firmes prévoit le recrutement d’au moins 240 patients pour les essais cliniques de la phase 2 et un nombre proche de 1 000 pour la phase 3. En comparaison, la phase 1 n'avait eu besoin d'inclure que 80 volontaires.
La première partie de cette recherche a démontré que la réponse immunitaire humorale et cellulaire aux doses injectées (0,5 mg, 1 mg et 2 mg injectées en double dose) est nettement supérieure chez 90 % des patients ayant reçu le dosage le plus élevé. Pour contourner l’obstacle du manque de patients, Takis et Rottapharm Biotech ont déjà réfléchi à des solutions alternatives comme l’utilisation du Covid-e-Vax au titre de troisième dose. « Le profil de la réaction immunitaire et la réponse cellulaire importante permettent d’envisager de tester notre candidat vaccin comme troisième dose notamment chez les soignants vaccinés au tout début de la campagne, lorsque la production d’anticorps commence à baisser afin de stimuler la mémoire immunologique », propose le Pr Lucio Rovati.
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