« Vous pouvez faire évoluer cette situation », celle des 900 couples sujets à l'infertilité qui chaque année s'inscrivent sur des listes d'attente et le besoin de 900 donneuses supplémentaires, telle est l'adresse de l'agence de la biomédecine (ABM) aux médecins, dans une plaquette d'information diffusée sur son site internet.
Intitulé « don d'ovocytes, parlons-en ! », le document invite les professionnels de santé à évoquer la question avec leurs patientes. « Les médecins traitants informent régulièrement leurs patientes sur le don de gamètes » et « les médecins gynécologues informent régulièrement leurs patientes sur le don d'ovocytes », stipule la loi de 2011 de bioéthique, rappelle l'ABM.
1En 2014, 501 femmes ont fait un don d'ovocytes (vs 419 dons en 2013). Trop peu pour que la France soit autosuffisante malgré une augmentation régulière (+ 20 % en 4 ans). 961 fécondations in vitro ont été faites à partir d'ovocytes issus de dons pour des couples receveurs, et il y eut 310 transferts d'embryons congelés. Et 239 enfants sont nés à la suite d'un tel don.
La brochure, destinée à « éclairer le dialogue avec les potentielles donneuses », rappelle les grands principes du don : gratuité (mais prise en charge totale des frais médicaux et non médicaux, indemnité pour la perte de rémunération), anonymat, volontariat (avec consentement écrit de la donneuse). La donneuse doit être majeure, et de préférence, âgée de moins de 37 ans ; elle peut être nullipare, depuis la publication fin 2016 des textes d'applications de la loi de 2011, auquel cas, la donneuse peut conserver une partie de ses ovocytes s'ils sont en nombre suffisant pour le don.
Le document retrace également les étapes, de la préparation du don (information, consentement, bilan préalable, entretien psychologique) à la stimulation folliculaire puis au prélèvement d'ovocytes.
Un plan d'actions ministériel qui cible l'autosuffisance nationale
Cette brochure s'inscrit dans le cadre du plan d'actions ministériel pour la procréation, l'embryologie et la génétique humaines (PEGh) 2017-2021, publié mi-mai. Arrêté par la ministre de la Santé (alors Marisol Touraine), ce plan structure les activités de l'ABM pour la PEGh, et s'articule avec le contrat d'objectifs et de performances qui lie l'agence à sa tutelle.
L'une des priorités du plan est d'atteindre l'autosuffisance nationale pour les dons d'ovocytes à l'horizon 2021. Pour ce faire, le plan prévoit la réalisation d'un état des lieux et l'adaptation de l'offre, l'évaluation des conséquences de l'ouverture du don aux nullipares, et la poursuite de l'information.
La mise en place de plateformes clinico-biologiques de préservation de la fertilité pour assurer un accès équitable sur tout le territoire (en phase avec le plan cancer 3) fait également partie des priorités du plan, comme l'évaluation des soins transfrontaliers. Dans le champ de la génétique, les enjeux principaux sont l'adaptation du suivi du dépistage de la trisomie 21 à la mise en place du dépistage à partir du séquençage de l’ADN fœtal libre circulant dans le sang maternel et l'encadrement et évaluation des pratiques des laboratoires de diagnostic prénatal compte tenu du développement des nouvelles techniques.
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