Des chercheurs américains, avec le soutien académique des Instituts nationaux de la santé américains, ont identifié deux nouveaux anticorps neutralisants à large spectre puissants prometteurs contre le virus Ebola, « des anticorps pan ebolavirus », écrivent-ils.
Dans « Immunity », l'équipe dirigée par James Crowe (université Vanderbilt) et Alexander Bukreyev (université du Texas) explique avoir isolé les anticorps EBOV-520 et EBOV-515 chez deux survivants (17 survivants inclus dans l'analyse) d'après une sélection soigneuse, dont le critère était la liaison de ces anticorps à une glycoprotéine (GP) virale essentielle.
Le choix de ce site de vulnérabilité virale s'est révélé judicieux. Ces deux anticorps se sont révélés puissants et prometteurs in vitro et chez l'animal contre trois souches Ebola (Zaïre, Bundigyo, Soudan) en actionnant différents mécanismes, décrivent les auteurs.
Aujourd'hui, trois traitements expérimentaux
Aujourd'hui, il existe trois traitements expérimentaux contre le virus Ebola. En mai dernier, lors de l'épidémie en République Démocratique du Congo (RDC), l'OMS en a recommandé l'utilisation en association au vaccin rVSV ZEBOV : le favipiravir, l'antiviral remdesivir et le ZMapp, ce cocktail de trois anticorps monoclonaux le plus avancé.
Même sans atteindre le niveau de significativité, les résultats sur la mortalité obtenus dans le premier essai randomisé de phase 3 réalisé en situation sanitaire d'urgence (PREVAIL II) ont convaincu la FDA, puis le reste du monde. Néanmoins, le Zmapp ne cible que le virus Ebola Zaïre mais pas les quatre autres souches.
Une glycoprotéine virale essentielle
Les chercheurs expliquent que le virus utilise la GP pour entrer dans les cellules et enclencher l'infection. Cette glycoprotéine suscite l'intérêt de plusieurs équipes de recherche. Il y a un an, une étude coordonnée par Zachary Bornholdt (Mapp biopharmaceuticals) avec John Dye (institut de recherche de l'armée américaine) et Kartik Chandran (Albert Einstein College) avait identifié dans « Cell » deux anticorps neutralisants à large spectre contre les 3 espèces, les anticorps appelés ADI-15878 et ADI-15742. Leur efficacité in vitro et chez l'animal était rapportée à leur liaison avec la GP virale de différentes souches.
Ici, les chercheurs ont décrit plusieurs mécanismes par lesquels ces deux nouveaux anticorps inhibent les actions de toutes les formes de GP et empêchent de façon large l'infection en stoppant l'entrée du virus dans la cellule hôte. Notamment, pour l'anticorps EBOV-520, les scientifiques ont montré qu'en se liant à la GP virale, l'anticorps bloque les interactions entre le virus et la protéine de surface cellulaire NPC1, ce qui l'empêche d'infecter la cellule.
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