Les cellules moussues, ces cellules du gyrus denté de l'hippocampe, jouent un rôle important dans la survenue de crises convulsives et de troubles de la mémoire dans l'épilepsie du lobe temporal, suggère une étude préclinique dans « Science » avec le soutien académique des Instituts nationaux de la recherche (NIH) aux États-Unis.
L'épilepsie du lobe temporal est la forme d'épilepsie la plus fréquente chez l'adulte, avec crises convulsives spontanées et risque majoré de troubles cognitifs. Si la perte de fibres moussues est bien identifiée dans l'épilepsie, le rôle exact de ces cellules dans la maladie est longtemps resté controversé.
Le gyrus denté semble impliqué dans plusieurs maladies car cette région de l'hippocampe est considérée comme un « filtre inhibiteur ou un portail, empêchant un trop-plein d'information d'altérer la formation de la mémoire », explique dans un éditorial Helen Scharfman de l'université Langone Health de New York. Néanmoins, son rôle exact n'est pas connu car il présente de puissantes caractéristiques excitatrices et inhibitrices, notamment via les cellules moussues dotées des deux propriétés.
Un contrôle sur les crises convulsives
Alors qu'un tiers de patients atteints est pharmacorésistant, ces nouveaux résultats suggèrent une nouvelle piste thérapeutique. « La prévention de la perte des fibres moussues ou la découverte de moyens de les activer sont des cibles thérapeutiques potentielles », explique Vicky Whittemore, directrice de recherche au sein du département des NIH dédié aux troubles neurologiques et à l'accident vasculaire cérébral (NINDS).
Pour Anh Bui, de l'université de Stanford et premier auteur de l'étude : « C'est la première fois que nous sommes capables de montrer spécifiquement que l'activité des cellules moussues peut contrôler les crises convulsives. »
Moduler l'activité via l'optogénétique
L'équipe californienne a pu manipuler l'activité de ces cellules spécifiques dans l'hippocampe de souris épileptiques via la modulation en temps réel par optogénétique. Les chercheurs ont combiné l'approche avec l'électrophysiologie et l'étude comportementale.
Dans leurs expérimentations, les chercheurs ont observé que l'activation de ces cellules empêchait une crise focale de devenir généralisée. À l'inverse, quand ces cellules étaient inhibées, les crises convulsives étaient plus fréquentes. Les fibres moussues avaient en revanche peu d'effet sur la survenue de crises focales. Pour ce qui est de la mémoire, les rongeurs épileptiques ont présenté des troubles de la mémoire spatiale mais la reconnaissance d'objets n'était pas affectée. Les cellules moussues se sont révélées centrales dans l'encodage mais pas dans la récupération d'information spatiale.
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