La PrEP en pratique et en province

Publié le 03/12/2015
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L’arrivée de la PrEP sous la forme d’une RTU avec un remboursement à 100 % début 2016 (sans participation des mutuelles, une première pour un traitement préventif) pose au CHU de Tours, désormais, la question de sa mise en place pratique.

ÀTours, à ce jour, les soignants en charge de la prévention et ceux en charge des traitements sont différents : au CHU les soins du VIH, des IST et les prophylaxies post exposition et au CDAG/CIDDIST les actions de prévention et de dépistage.

La fusion au 1er janvier 2016 des CDAG et CIDDIST en un nouvel acronyme nommé CeGIDD (missions élargies à la prise en charge psycho-sociale, contraception d’urgence et troubles des dysfonctions sexuelles) est imminente. Elle a été pour nous l’opportunité, certes ambitieuse, de rassembler dans une même structure les acteurs de la prévention et les acteurs du soin.

Ce futur CeGIDD, situé en centre ville, partageant ses locaux avec un CPEF et un centre de vaccination devrait pouvoir offrir aux patients une démarche de santé sexuelle globale. Dans une même unité de lieu, l’ensemble de l’offre de prévention dite « combinée » du VIH sera disponible : stratégies comportementales, information, dépistage, vaccination, traitement antirétroviral des patients vivant avec le VIH et prophylaxie post exposition.

La PrEP semble assez naturellement pouvoir s’intégrer dans ce futur CeGIDD dès début 2016 mêlant des consultations régulières (tous les 3 mois) avec des médecins habitués à la prescription d’antirétroviraux, des bilans biologiques réguliers, une prise en charge psycho sociale et d’éducation thérapeutique soutenue.

Deux inquiétudes cependant assombrissent le tableau. Les missions des CeGIDD s’élargissent indépendamment des moyens alloués qui, eux, malheureusement, restent stables. Par ailleurs, une vigilance particulière va s’imposer sur les risques de stigmatisation des usagers de ce lieu extra hospitalier mêlant le soin et la prévention, mêlant les patients vivant avec le VIH et ceux demandeurs d’un dépistage.

Dr Guillaume Gras

Source : Le Quotidien du Médecin: 9455