UNE ÉTUDE réalisée par l’ASEF (Association santé environnement France) montre que l’alimentation a un effet direct sur la santé. Pendant 15 jours, les urines de trois personnes ont été analysées afin de mesurer les modifications suscitées par le passage d’une « alimentation classique », à base de plats milieu de gamme faits à la maison, à une « alimentation discount », constituée de plats tout préparés et de produits bas de gamme. « L’objectif était d’avoir une photo des polluants présents dans notre corps à un instant T et de voir comment tel ou tel régime alimentaire pouvait influer sur la quantité de toxiques présents dans notre organisme », explique le Dr Patrice Halimi, secrétaire général de l’association, créée en 2008 et qui compte parmi ses membres environ 2 500 médecins.
Acide hippurique.
Deux modifications importantes ont pu être observées dans les urines de la personne qui a adopté le régime « discount ». Ses urines contenaient 3 fois plus de gras qu’avec le régime classique. Or, rappellent les auteurs, le gras favorise les maladies cardio-vasculaires ou d’autres maladies comme le diabète.
La deuxième modification concernait la présence d’acide hippurique à un taux 4 fois supérieur à celui du régime classique. Une telle présence est liée à l’absorption du conservateur E210 (ou acide benzoïque), que l’on trouve dans les sodas, les bonbons, les produits laitiers, les pâtes à tartiner et les produits préparés. Ce conservateur présente un risque d’intolérance (urticaire, purpura ... ) et est régulièrement mis en cause dans les atteintes du développement neurologique de l’enfant (hyperactivité ou troubles de l’attention).
Les auteurs souhaitent que le législateur interdise le E210 dans les produits consommés par les enfants. Surtout, ils soulignent que leur étude peut aider le consommateur à agir. « En faisant cette étude, nous voulions d’abord mesurer l’ampleur des inégalités de santé en fonction du niveau socio-économique. Les milieux précaires sont plus sujets à l’obésité et au diabète. Deuxièmement, nous voulions sortir du "On ne peut rien faire, c’est trop terrible" et montrer qu’en changeant d’alimentation il était possible de se dépolluer rapidement », précise le président de l’ASEF, le Dr Pierre Souvent. Ses conseils au consommateur : limiter le gras et les conservateurs, être plus vigilant en lisant les étiquettes, éviter les plats tout prêts, privilégier les produits frais et les cuisiner.
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