Après le rein, le foie et le poumon, le pancréas peut être prélevé sur un donneur décédé après arrêt cardio-respiratoire, indique un arrêté publié dans le « Journal Officiel » du 27 avril 2018.
Le prélèvement peut désormais être effectué dans l'un des 20 centres ayant mis en place un programme de prélèvement d'organes sur donneur décédé, en vue de la greffe de pancréas vascularisé ou d'Îlots de Langerhans.
Le feu vert donné par le comité scientifique de l'agence de la biomédecine s'appuie sur plusieurs éléments. Sur le bilan 2017 de la greffe d'organes qui met en évidence les performances des équipes françaises en matière de rein, de foie et de poumon, meilleures que celles de leurs homologues belges, anglaises, néerlandaises, américaines et canadiennes. L'agence a aussi tenu compte des données de la littérature internationale et des recommandations du groupe d'experts mandatés à l'occasion du 6e congrès international sur le don d'organes sur donneurs décédés après arrêt circulatoire qui s'est tenu en février 2013 à Paris.
Réduire les listes d'attente
Cette modification de la législation vise à réduire la liste d'attente des candidats en greffe pancréatique. Au 1er janvier 2017, 228 malades figuraient sur la liste d'attente, dont 107 en contre-indication temporaire. Des chiffres en augmentation régulière depuis 2011. En 2016, « avec la réalisation de 90 greffes, l'activité de greffe pancréatique a augmenté de 15 % après plusieurs années de stagnation », précise au « Quotidien » l'agence de la biomédecine. L'incidence française de 1,3 greffe par million d'habitants reste cependant faible comparée à celle observée en Espagne (2,1/million) en Suède (3,1/million) en Norvège (6/million) ou au Royaume-Uni (3,8/million).
Plusieurs mesures successives d'élargissement des critères d'accès à la catégorie des malades prioritaires ne sont pas parvenues à augmenter l'activité de greffe en France. « Les modifications apportées aux règles de répartition en janvier 2011, privilégiant les greffes pancréatiques plutôt que la greffe d'îlots de Langerhans n'apportent pas non plus le bénéfice attendu », poursuit l'agence.
Le dernier élargissement en date s'inscrit dans le cadre du plan greffe 2017-2021. Outre le rein, le foie et le poumon et le pancréas, il est également envisagé de permettre le prélèvement de cœur chez des patients décédés après arrêt cardiorespiratoire. Deux études pilotes ont actuellement lieu en ce sens au Royaume-Uni et en Australie. Les objectifs du plan greffe sont 7 800 greffes réalisées chaque année à l'horizon 2021, dont 6 800 à partir de donneurs décédés, dont 500 après arrêts circulatoires.
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