Nouveaux anticoagulants

Les autorités insistent sur le respect du bon usage

Publié le 02/12/2013
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DEPUIS 2008, à côté des anti-vitamine K (AVK), sont apparus de nouveaux anticoagulants oraux (NACO), un groupe hétérogène (dabigatran, rivaroxaban et apixaban) de produits aux modes d’action différents. Les indications limitées en premier lieu à la prévention du risque de maladie thromboembolique veineuse dans les suites d’une chirurgie orthopédique, ont été élargies en 2012 à la prévention des accidents thromboemboliques chez les adultes en fibrillation auriculaire non valvulaire.

Les AVK restent largement majoritaires (plus d’un million de patients traités, contre 265 000 pour les NACO), le recours des NACO en première intention concerne près d’une prescription sur deux depuis moins d’un an.

Une part des patients sous NACO prend de façon simultanée des médicaments majorant le risque hémorragique : 15 % des patients ont en parallèle des antiagrégants plaquettaires, 21 % de l’amiodarone. D’où la vigilance des instances de tutelle du médicament. Seule la prescription des AVK permet une mesure précise du degré d’anticoagulation, et de disposer d’un antidote en cas d’hémorragie.

Chez les plus âgés.

Les autorités soulignent la nécessité d’un suivi plus étroit par les médecins de la fonction rénale, ce qui est recommandé en cas de prescription de NACO et primordial pour les personnes les plus âgées. « Sur le dernier trimestre 2012, près de 10 % des patients débutant un traitement par NACO étaient des patients de 80 ans et plus, sans surveillance de leur fonction rénale », informe l’étude de l’AM.

Enfin, une part des prescriptions de NACO, estimée entre 5 et 10 % (dernier trimestre 2012), « correspond à des indications non validées, éventuellement dangereuses : patients avec une insuffisance hépatique ou rénale, patients avec fibrillation auriculaire et atteints de valvulopathies », observe l’AM. Les AVK demeurent le traitement de référence dans la fibrillation auriculaire non valvulaire, les NACO représentent une alternative dans des situations précises, rappelle la HAS.

Les données de surveillance relatives à ces spécialités montrent des effets communs (risque hémorragique comparable aux antivitamines K), mais avec les NACO sont observés moins de saignements intracrâniens et plus de saignements digestifs. La prescription doit pouvoir en tenir compte pour s’adapter à des situations particulières.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9285