HYGIENE DE VIE, mobilité, alimentation, solidarité, accès aux soins pour des populations migrantes âgées ou tout simplement proximité des services de santé, les huit initiatives soutenues cette année par la fondation Pfizer France, avec les prix « Apprenons la santé », poursuivent un seul et même objectif : lutter contre les inégalités de santé. Avec ces prix, qui vont de 5 000 à 17 000 euros, les villes d’Angers, Auch, Mulhouse, Saint Martin d’Hères, Nîmes et Bréhan voient leurs efforts récompensés. « Nous prenons le parti de soutenir les efforts de collectivités locales qui ne sont pas toujours prises en compte dans les dispositifs nationaux », explique Gérard Bouquet, président de la fondation Pfizer France. Il en attend surtout « un effet d’entraînement » et espère que « ces initiatives donneront des idées à d’autres ». L’appel à projets lancé à partir du site de l’association des maires de France et annoncé dans « le Quotidien » au printemps, avait permis de repérer plus de 70 initiatives menées par des collectivités locales dans le champ des inégalités de santé.
Sur terre, sur mer.
À l’échelle mondiale, les inégalités de santé renvoient au fossé entre pays développés et pays émergents. Elles sont aussi flagrantes au sein de l’Union européenne et en France. « Il existe une différence d’espérance de vie de 2,5 années entre Versailles et Saint-Denis alors que ces deux villes, distantes que de 30 km, appartiennent l’une et l’autre à la région de France la mieux dotée en matière de santé », relève Gérard Bouquet. Des inégalités qui auraient tendance à se creuser, expliquant la volonté des pouvoirs publics d’investir plus concrètement l’aménagement du territoire en la matière notamment à travers la mise en œuvre des agences régionales de santé. « La volonté d’agir pour l’équité en santé dans notre pays est un sujet d’une immense complexité. » C’est pourquoi la fondation Pfizer France « investit aujourd’hui dans la cohésion économique et sociale en soutenant des initiatives concrètes ».
Un effort qui fait aujourd’hui, entre autres, le bonheur de Stéphanie Bono, responsable de l’épicerie Escale de la ville d’Auch, venue recevoir le prix de 10 000 euros remis par Emmanuelle Quilès, de Country Lead France. Il s’agit d’un dispositif complet d’aide alimentaire éducatif, permettant d’aider des personnes socialement défavorisées de 15 communes alentour, à faire les meilleurs choix possibles pour une alimentation saine avec un budget réduit. Aujourd’hui, plus de 37 % des personnes recourant à l’aide alimentaire en France seraient en surpoids et 27 % carrément obèses. Cette épicerie, qui prend l’initiative « d’éduquer ses clients », propose tous les mois des ateliers pour acquérir de bons réflexes, mieux lire les emballages, délivrer des conseils diététiques ou encore tout simplement organise des activités sportives.
Dans un tout autre domaine, l’association Dinard Handicap Nautisme s’est vue remettre un prix du même montant par Alain-Michel Ceretti pour son projet MERLIB, dédié à l’accès aux activités nautiques des personnes à mobilité réduite et à leurs aidants. Ému, Luc L’Hotellier, président de L’association, ne dira que quelques mots du « Sphinx », son bateau, dont le pont équipé d’une plateforme permet aux enfants et adultes en fauteuil de venir à bord et d’en prendre les commandes grâce à un poste de pilotage équipé d’un fauteuil de dentiste.
Contre les déserts.
Après la mer, le désert… médical lui aussi. Dans ce domaine, Frank Le Mouel, de la mairie de Bréhan, petite commune située au cœur de la Bretagne, n’est pas en manque d’idées neuves. Pour offrir à ses 2 400 habitants la proximité des soins, son maire, Hervé Guillemin, et le premier adjoint, le Dr Nicolas Thual, ont créé un internat de médecine en milieu rural. Depuis le 1er mai, un aménagement confortable du presbytère leur permet d’accueillir dans de très bonnes conditions de jeunes médecins pendant leurs six mois de stage de médecine générale. Encouragée par la faculté de Rennes, l’initiative, dont le succès gagne aujourd’hui « les pays voisins » de Pontivy ou de Loudéac, attire aussi de jeunes internes parisiens.
Économiques, sociales, les solutions mises en lumière aujourd’hui, grâce au soutien de la fondation Pfizer France, témoignent du fait que la réduction des inégalités en santé passe aussi et avant tout par des aventures d’abord humaines.
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