Des chercheurs du CHU de Lyon ont montré que la présence de mutations sur une enzyme permettait de prédire la récidive d’un cancer de la vessie de façon plus sensible que les méthodes actuelles. Leurs résultats ont été publiés dans le « British Journal of Cancer ».
Le cancer de la vessie est caractérisé par un risque élevé de récidive. Le suivi se base sur une cytoscopie et sur un ECBU répétés. L’ECBU est non invasif, peu coûteux, facile à réaliser. Sa spécificité est élevée mais il est peu sensible pour les lésions de bas grade. De plus l’ECBU et la cytoscopie sont subjectives et les résultats sont observateur-dépendants. « Des marqueurs biologiques objectifs sont donc nécessaires et si certains marqueurs sensibles ont déjà été décrits, ils sont peu spécifiques et peuvent entraîner des faux positifs en cas d’infection urinaire ou d’inflammation », précisent les auteurs.
Or, dans les cellules tumorales, l’activité de la TERT (télomérase transcriptase reverse) est accrue, pour éviter l’élimination des cellules. En effet, dans les cellules vieillissantes ou endommagées, la baisse de l’activité de la TERT entraîne un raccourcissement des télomères et une induction de la mort cellulaire par sénescence.
Des mutations de la TERT comme marqueur de l’activité tumorale
Les chercheurs ont inclus dans leur cohorte 348 patients présentant un cancer de la vessie, et 167 patients dans le groupe contrôle. La mutation de la TERT, comme marqueur de la récidive, a été comparée avec la cytologie et la cytoscopie. La sensibilité du test TERT était de 80,5 % et la spécificité de 89,8 %. Ni l'infection urinaire, ni l'inflammation ne modifiaient le résultat. Dans le cas des lésions de bas grade, la sensibilité était de 74,3 %.
Cette méthode permettrait aux médecins de détecter plus tôt qu’un ECBU ou une cytoscopie la récidive du cancer, et donc de débuter le traitement plus précocement. Elle présente aussi l’avantage d’éviter les faux positifs des infections urinaires, et reste sensible même pour les cancers non invasifs.
Le Pr Alain Ruffion, du service d’urologie des Hospices civils de Lyon, l’un des auteurs de l’étude, explique que « les tests standards nécessitent un médecin pour lire les résultats alors que le test TERT est lu par une machine, ce qui est plus simple et plus précis. Il coûte légèrement plus cher actuellement mais son prix va baisser. Le fait qu’il ne réagisse pas aux infections urinaires montre sa robustesse et permet d’éviter les faux positifs ».
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