Les dernières étapes de la nomination de Gilles Bloch à la tête de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) viennent d’être franchies. Au terme de deux matinées d’audition, l’Assemblée nationale et le Sénat ont rendu ce jour un avis favorable à la proposition de l’Élysée de nommer ce polytechnicien à la direction du « premier institut de recherche biomédicale au niveau européen et du deuxième au niveau mondial », comme l’a rappelé la sénatrice Catherine Morin-Desailly. Quel programme a-t-il esquissé au fil de ces débats ?
1. « Il faut remédicaliser l’INSERM »
Avec la réforme des études de santé, Gilles Bloch considère qu’il y a « une opportunité » pour impliquer l’INSERM dans la formation des étudiants en médecine. L’idée est d’attirer, à terme, davantage de profils médicaux dans la recherche.
2. « Les résultats de rupture contribuent à la reconnaissance internationale »
Gilles Bloch a insisté sur la nécessité de garder une grande place à la recherche fondamentale. « Il faut poursuivre le sillon », a-t-il expliqué. De fait, cette tâche est parfois ardue car les financements pour ce type de recherche, qui semble déconnectée des réalités médicales, sont difficiles à trouver. La recherche fondamentale est pourtant le terreau de découvertes médicales majeures. C’est en travaillant sur le système de défense des bactéries qu’Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doubna ont découvert les ciseaux moléculaires CRISPR-Cas9 testés dans le traitement de certaines maladies et utilisés dans les laboratoires de génétique du monde entier désormais.
3. « Il faut aller plus loin » dans l’utilisation des big data
Nous sommes « dans un moment historique de développement de la science des données », a appuyé Gilles Bloch, celui de l’exploitation des données massives (big data). Ces dernières permettent d’augmenter la puissance statistique des études et d’avoir des résultats inattendus et robustes sur l’effet des traitements sur une pathologie ou d’un régime alimentaire sur la santé. « Les bases de données seront un outil essentiel dans l’avenir. Le health data hub (centre des données de santé, ndlr) a été lancé. Il faut aller plus loin et notamment pouvoir utiliser les données précliniques. L’INSERM doit entraîner la communauté biomédicale dans cette voie. »
4. Développer « une fondation propre » pour mobiliser les dons
Lors de ses deux auditions, Gilles Bloch a insisté sur la « forte contrainte sur la subvention d’État » à laquelle l’INSERM fait face. Il réfléchit donc à la création d’une fondation qui permettrait de financer certaines grandes actions en santé publique et en prévention. Considérant qu’il faut « inlassablement aller mobiliser des ressources », Gilles Bloch propose de « mobiliser du financement au niveau de l’Assurance-maladie » et de construire des « partenariats de haut niveau avec des industriels et de grandes mutuelles avec lesquelles l’INSERM pourrait travailler sur des pistes de prévention ».
5. « Il y a de la place pour un grand plan national en santé publique »
Gilles Bloch souhaite impliquer davantage l’INSERM dans des grands plans d’action en santé publique, à l’image du Plan Cancer ou du Plan France génomique 2025. « Il faut démarrer de nouveaux plans (…) Il y a notamment une place pour un grand plan national en santé publique (...) dans lequel on pourrait investir, avec des économies de santé à la clé. »
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