La tuberculose multirésistante (TB-MDR) est un sujet d'inquiétude mondial, particulièrement en zone endémique dans les pays émergents et en voie de développement mais également dans les pays développés en raison des flux migratoires.
Dans « The Lancet », un groupe collaboratif international publie une large méta- analyse sur la prise en charge de la tuberculose multirésistante (TB-MDR), amenant ainsi l'OMS à réviser complètement ses recommandations dans une mise à jour publiée en juillet.
Cette méta-analyse sur 50 études incluant un total de 12 000 patients recrutés dans 25 pays conclut à la supériorité des nouveaux antibiotiques. Il s'agit de la bédaquiline, le linezolide, des fluoroquinolones de dernière génération (lévofloxacine, moxifloxacine, gatifloxacine), de la clofazimine et des carbapénèmes.
Cet important travail a démontré que les meilleures chances de succès de traitement sont obtenues avec le linézolide, la lévofloxacine et les carbapénèmes. Il a été observé une mortalité significativement plus faible avec le linézolide, la bédaquiline mais aussi la lévofloxacine et la moxifloxacine.
De plus, les bénéfices d'un traitement injectable sont apparus au mieux modestes pour l'amikacine. La kanamycine et la capréomycine sont associées à un pronostic péjoratif.
Ces résultats suggèrent l'intérêt d'évaluer différentes associations pour aller vers un tout-oral.
Il y a fort à parier que l'OMS reviendra sur cette révision complète lors de son prochain congrès dédié à la tuberculose le 26 septembre 2018 à New York. Parallèlement, un comité international de sociétés savantes, composé de représentants de l'American Thoracic Society (ATS), des Centres for Disease Control and Prevention (CDC), de l'European Respiratory Society (ERS) et de l'Infectious Disease Society of America (IDSA), est en train de finaliser ses propres recommandations.
Pour le Dr Dick Menzies, coordonnateur de la métaanalyse et chercheur au McGill University Health centre (Montréal) : « Bien que les recommandations ne soient pas finalisées, je pense que le comité fera des changements complets de la même façon. Compte tenu que chacune de ces nouvelles molécules semble augmenter les taux de guérison de plus de 10 %, nous espérons que les nouvelles associations se traduiront par des taux de guérison de plus de 90 %, ce qui serait extraordinaire. »
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