« Trachéotomie, insuffisance respiratoire, problèmes de diaphragme, d’infection ou de fibrose : tous les sujets respiratoires nous intéressent », lance le Pr Philippe Bonniaud (Dijon), qui préside le conseil scientifique commun à deux structures associées fédératrices de la pneumologie française, le Fonds de recherche en santé respiratoire (FRSR) et la Fondation du souffle (lire aussi page 30). Depuis 2010, cette instance reçoit et étudie, de façon très collégiale, les projets de recherche. Le Pr Bonniaud insiste d’entrée de jeu sur le caractère à la fois public et très concurrentiel des appels à projets lancés plusieurs fois par an par le Fonds, largement annoncés par différents corps en pneumologie et sur le site Internet du Fonds, qui attirent de plus en plus de jeunes talents. Seul impératif : poursuivre un objectif en lien avec le poumon et les maladies respiratoires.
Un premier appel d’offres dit de printemps, intitulé « Formation par la recherche », permet de soutenir des étudiants en master 2 ou doctorat et des chercheurs. Le Fonds a ainsi financé quatre thèses à hauteur de 101 400 euros en 2017. « Nous finançons aussi des quatrièmes années de thèse, comme des bourses de mobilité pour celles et ceux qui veulent partir en postdoc à l’étranger. Rien que l’an dernier, plus de 762 000 euros ont été distribués pour financer huit masters, quatre thèses de trois ans, une quatrième année de thèse et trois bourses de mobilité. Il peut s’agir de jeunes scientifiques qui partent en postdoc, de jeunes pneumologues qui font le pari d’une mobilité pour se préparer à une carrière universitaire… », poursuit le Pr Bonniaud.
En automne, un second appel d’offres a pour objectif de soutenir des projets de recherche, de façon générale, ou clinique, selon les années.
Plus de 1,3 million d’euros distribué
Les dossiers présentés peuvent relever de l’oncologie thoracique, de l’asthme, de la BPCO, d’affections respiratoires, de la tuberculose, de la mucoviscidose… Ces champs d’exploration sont extrêmement vastes, et le Pr Bonniaud garantit qu’aucun quota n’existe selon les thématiques : « Tout se joue sur la qualité du projet, qui passe forcément par son niveau scientifique et son caractère innovant. Nous guettons en particulier les dossiers très construits, avec les résultats attendus, éventuellement quelques résultats préliminaires prometteurs, pour avoir clairement le sentiment que ce travail va aboutir à quelque chose. » Tous les projets retenus et financés sont suivis de près.
Depuis 2010, le FRSR estime avoir financé l’équivalent de près de 170 années de recherche. Les fonds proviennent de fondations, mais également de certains industriels. Le Pr Bonniaud souligne qu’une association de patients a rejoint pour la première fois la liste des donateurs en 2017. « C’est finalement plus de 1,3 million d’euros qui a été distribué l’an dernier, dans une grande transparence, puisque l’expertise de nos décisions est systématiquement communiquée à chaque candidat, soutenu ou non », affirme-t-il. La rigueur est aussi de mise en matière de gestion, les frais de fonctionnement du FRSR ne s’élevant qu’à 5 % des sommes récoltées. Il en reste donc 95 % à allouer aux projets et jeunes chercheurs les plus prometteurs.
EXERGUE : Une association de patients a rejoint pour la première fois la liste des donateurs en 2017
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