Certains sujets continuent d'exprimer de l'hémoglobine fœtale (HbF) tout au long de leur vie, ce qui, en cas d'une hémoglobinopathie concomitante, atténue la sévérité de l'atteinte. Comment reproduire à visée thérapeutique un syndrome de persistance de l'HbF (SPHF) ? C'est ce qu'ont réussi à faire sur des cultures cellulaires des chercheurs de Sydney à l'aide de l'édition de gène CRISPR.
L'équipe dirigée par le Pr Merlin Crossley explique dans « Nature Genetics » avoir mis à jour un mystère datant d'il y a 50 ans. Les chercheurs ont compris comment les deux mutations précédemment identifiées dans le SPHF rétablissent l'expression de l'HbF : ces deux mutations touchent les deux sites deux principaux suppresseurs de gènes de la globine fœtale (BCL11A et ZBTB7A).
Un gène réduit au silence à la naissance
Au cours du développement humain, les gènes de la globine subissent deux changements, le premier en passant in utero de la globine embryonnaire à la globine fœtale, le second à la naissance en passant de la globine fœtale à la globine adulte. Le taux résiduel d'HbF n'excède pas habituellement 1 %, sauf en cas de SPHF.
« Le gène de l'HbF est naturellement réduit au silence après la naissance, explique Merlin Crossley de l'université des Nouvelles Galles du Sud à Sydney. Depuis 50 ans, les chercheurs se sont acharnés à découvrir comment le gène était éteint, de sorte de pouvoir le rallumer à nouveau ».
Une piste pour réveiller le gène de l'HbF
Cette récente découverte ne permet pas seulement de mieux comprendre comment les mutations précédemment identifiées exercent leur action. En découvrant que les deux suppresseurs se lient directement au gène de la globine, les scientifiques ouvrent la voie à l'introduction de mutations bénéfiques des deux sites de liaison, ce qui empêche la mise sous silence de l'expression du gène de la globine fœtale et réactive son expression.
La drépanocytose et la bêta thalassémie sont les maladies monogéniques les plus fréquentes, avec des millions de personnes porteuses dans le monde. Les hémoglobinopathies ont une forte prévalence dans les régions d'anémie palustre, en Asie du Sud-Est, en Chine du Sud et en Inde, en Amérique du Sud, en Afrique, dans le bassin méditerranéen et au Moyen-Orient.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation