C’est décidément la saison, non seulement de la grippe mais aussi des études proposant des pistes pour des vaccins plus efficaces. Nous rapportions la semaine dernière un article paru dans « Science » dans lequel les chercheurs ciblaient les mécanismes de défense du virus pour rendre le vaccin plus efficace. Il s’agit cette fois de cibler une autre partie de la protéine de surface du virus de la grippe, l’hémagglutinine (HA), afin de créer un vaccin universel offrant une immunité à long terme. Ces résultats sont publiés dans « Nature Communications ».
Les vaccins saisonniers classiques ciblent la tête de l’HA, mais celle-ci est hautement variable. Les chercheurs de l’institut des sciences biomédicales de l’université de Géorgie se sont focalisés sur un autre domaine de l’HA, la tige, partie beaucoup moins variable.
Nanoparticules à double-couche de protéines
Ils ont pour cela mis au point des nanoparticules à double couche de protéines. Ils ont ainsi utilisé des ectodomaines de la protéine M2 du virus de la grippe (M2e), dont la structure est très conservée au sein des virus saisonniers, mais qui n’induisent qu’une réponse immune faible et de courte durée (sans doute du fait de leur petite taille et de leur faible abondance). Et ils les ont recouverts d’HA de deux groupes phylogénétiques différents, sans leur tête.
Bonne réponse chez des souris
Les chercheurs ont testé ce vaccin, sans adjuvant, chez des souris, en le leur injectant à deux reprises en intramusculaire. Ils les ont ensuite exposées à plusieurs souches de virus de la grippe (H1N1, H3N2, H5N1, H7N9). Une séroconversion a été observée chez ces souris. Les auteurs ont aussi exposé, quatre semaines après l’immunisation, les souris à des doses de virus en intranasal. Les résultats ont ici varié selon les groupes phylogénétiques d’HA utilisés. L’immunisation par la forme appelée Uni4C13 a montré les meilleurs résultats en termes de protection immune (mort, perte de poids massive) et de quantité de virus présents dans les poumons.
Les auteurs espèrent passer maintenant aux essais cliniques, et signalent que la nature « abiotique » de ces nanoparticules permet leur conservation hors de la chaîne du froid pendant trois mois, ce qui peut être particulièrement adapté dans les pays à faibles revenus.
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