Alors que la supplémentation périconceptionnelle en acide folique a fait ses preuves pour prévenir les anomalies du tube neural (ATN), « les recommandations, la supplémentation volontaire ou les deux ne se sont pas avérés efficaces (...) en Europe », selon une étude européenne publiée dans le « British Medical Journal ».
Pour les auteurs, ce constat désolant tiré d’un suivi de 20 ans entre 1991 et 2011 remet en question la politique mise en œuvre sur notre continent et met sur le devant de la scène « la supplémentation obligatoire d’aliments de base », déjà mise en place dans 80 pays, dont les États-Unis et le Canada.
Des recommandations peu suivies
Près de 5 000 grossesses sont concernées par des ATN, comme le spina-bifida et l’anencéphalie. La prise d’acide folique (vitamine B9) à la dose de 0,4 mg/jour en périconceptionnel (4 semaines avant, 8 semaines après) peut réduire de plus de 72 %, comme l’a montré en 1991 la Medical Research Council Vitamin study publiée dans le « Lancet ».
Mais des études montrent que seule une minorité de femmes le font, pour de multiples raisons, nombreuses grossesses non programmées, manque de motivation et/ou d’observance, non prescription médicale.
Un seuil de folates suffisant mais pas nocif
L’équipe coordonnée par Babak Khoshnood, directeur de recherche INSERM à Sorbonne Paris cité, a analysé plus de 11 000 cas d’ATN à partir de 28 registres EUROCAT (surveillance européenne des anomalies congénitales), qui couvrent environ 12,5 millions de naissances dans 19 pays sur la période 1991-2011. Les épidémiologistes ont constaté que la prévalence des ATN en 2011 était comparable à celle de 1991, de l’ordre de 9 pour 10000 naissances. Aucune baisse n’a été constatée pour le spina bifida et l’anencéphalie.
Les États-Unis enrichissent en acide folique depuis 1998 certains aliments céréaliers (céréales, pain, riz, pâtes). Dans l’éditorial associé, des épidémiologistes américains expliquent qu’une association au risque de cancer, en théorie possible, n’est pas observée aux États-Unis, ce serait même plutôt le contraire.
Concernant le risque d’asthme, d’autisme, de trouble cognitif, de grossesse gémellaire, de raccourcissement des télomères et de blocage des anticancéreux anti-folates, le problème commence à se poser pour des doses› 1 mg/jour. Le seuil de supplémentation doit répondre au double objectif de protéger les femmes enceintes sans exposer la population à des doses excessives. Les États-Unis ont choisi le taux de 0,14 mg pour 100 g d’aliment céréalier, ce qui assure un apport de 0,163 mg/jour aux femmes en âge de procréer suffisant pour prévenir les ATN.
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