L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) doit rendre prochainement au ministère de la Santé ses propositions pour simplifier le développement professionnel continu (DPC).
Selon nos informations, une première version de ce texte, non finalisée, circule déjà. « Le principal reproche est d’avoir investi dans un système informatique pour plusieurs centaines de milliers de professionnels de santé et d’avoir entraîné un rapport désincarné avec chacun d’eux, commente-t-on au ministère de la Santé. En s’engageant dans l’industrialisation, on a raté l’explication ».
Pas de big bang
Jugé technocratique, le circuit du DPC devrait subir un lifting et associer davantage les professionnels à sa gouvernance. La question du financement reste en suspens. Un forfait annuel de 3 700 euros par médecin libéral a été mis en place en 2013 et reconduit en 2014 pour indemniser le praticien et payer l’organisme. Mais le budget annuel de 100 millions d’euros réservé au DPC des libéraux cette année (auquel s’ajoute une enveloppe de 7 millions d’euros pour le développement interprofessionnel incluant les projets PAERPA) ne permettra pas de payer un programme de DPC par an aux 120 000 médecins de ville. L’IGAS apportera donc des pistes pour « combler cet écart » tout en préservant l’indépendance des programmes.
« La question est de faire évoluer le DPC sans entraîner de big bang », nous précise-t-on avenue de Ségur. Mise en cause par une partie de la profession, la direction de l’OGDPC (organisme gestionnaire) ne semble pas menacée. « Il ne serait pas correct que tous les griefs soient imputés à l’équipe actuelle ».
Davantage de contrôle qualité
Une chose est sûre, le contrôle des actions de DPC sera renforcé.
Les 17 médecins généralistes de la commission scientifique indépendante (CSI) avaient boycotté un temps cette instance qui est la caution scientifique du DPC. Ils dénonçaient l’évaluation uniquement admnistrative des organismes et de leur programme. « Nous attendons de voir ce que le ministère de la Santé fera après avoir pris connaissance de ce rapport », attaque le Pr Serge Gilberg, généraliste et président de la CSI.
Une récente enquête de « Mediapart » a pointé les dérives de quelques organismes de DPC qui proposent des formations dans des îles paradisiaques financées par l’industrie pharmaceutique, ou qui permettent aux médecins de se faire indemniser jusqu’à trois actions dans la même journée. « Un contrôle des actions a posteriori est prévu mais rien n’est en place », déplore le Pr Gilberg.
Aucun des 2 171 organismes enregistrés (dont 1 178 à destination des médecins) n’a pour l’heure été contrôlé a posteriori, pas plus que les 23 696 programmes déposés (plus de 10 000 pour les médecins).« Cette mission de contrôle sera mise en œuvre en 2014, nous espérons dès le second semestre, affirme Monique Weber, directrice de l’organisme gestionnaire du DPC (OGDPC). L’instance va recruter des centaines d’experts auditeurs en accord avec les CSI pour vérifier la qualité des organismes et des programmes. « Nous allons mettre en place une veille pour pister ce qui n’entre pas dans le DPC, explique Monique Weber. Nous avons des doutes sur plusieurs dossiers. Si nous repérons une fraude ou un abus manifeste, nous agirons de façon drastique ». Un organisme qui n’entrerait pas dans les clous sera « désenregistré ».
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