L'affrontement de 2017 accumulera les situations sans précédent. L'élection sera d'abord dominée par une présence du Front national qui sera plus forte qu'en 2012, 2007 et 2002. Le FN a acquis une telle légitimité électorale, il recueille une part si grande de l'électorale (au minimum 28 %) qu'il a décidé d'hiberner jusqu'à la rentrée. Marine Le Pen ne dit plus rien et engrange chaque jour des suffrages.
Le deuxième élément nouveau, c'est que le président en exercice n'est plus le candidat « naturel » de la gauche, ce qui ouvre un nombre infini de combinaisons sans qu'une seule soit forcément gagnante. Toutes les hypothèses sont effrayantes : François Hollande se présente contre une partie de l'électorat et des élus de gauche ; ou alors, il se désiste, ouvrant la voie à un combat mortel entre Manuel Valls, Emmanuel Macron, Arnaud Montebourg et peut-être d'autres, tandis que Jean-Luc Mélenchon tentera de drainer tous les mécontents du PS et ils seront nombreux. De multiples candidatures se traduiraient par un émiettement fatal de l'électorat de gauche. La perspective la plus vraisemblable, jusqu'à preuve du contraire, c'est que le candidat de la gauche ne se qualifiera pas pour le second tour, que ce soit le président actuel ou un autre candidat.
Le troisième élément qui aggrave l'incertitude, c'est l'état de la droite. Jamais la conjoncture n'a été plus favorable à son succès électoral, jamais, peut-être, elle ne s'est présentée en un ordre de bataille aussi dispersé. On sait ce qu'il lui faut : un candidat rassembleur, capable d'attirer sur son nom toutes les voix du centre et une partie de celles de la gauche. C'est, bien sûr, Alain Juppé. Mais Nicolas Sarkozy ne se rendra pas sans avoir livré une bataille au finish. Il est mal placé dans les sondages, il est néanmoins celui qui est décidé à jouer son va-tout pour être désigné par la primaire. Il ne prendra pas une minute pour réfléchir et admettre que M. Juppé peut faire un meilleur score que lui dès le premier tour.
Si Bayrou se présente
La volonté de gagner de M. Sarkozy ne l'empêche pas de prendre des décisions incohérentes. Il a écarté Nathalie Kosciusko-Morizet apparemment parce qu'elle est trop capricieuse, en réalité parce qu'il ne voulait pas mettre dans son vin très droitier une eau idéologique plus subtile. Ses deux soutiens les plus solides, Laurent Wauquiez et François Baroin, se situent, sur le plan des convictions, aux antipodes. Certes, on n'a jamais jugé M. Sarkozy en fonction de ceux qui l'influencent et sans doute MM. Wauquiez et Baroin seront-ils déçus par la marge de manœuvre qu'il leur accordera. Mais quand il a annoncé publiquement qu'il préférait Sarkzoy à Juppé (avec qui il ne s'entend guère bien qu'ils soient classés tous deux parmi les chiraquiens) pour des raisons liées au dynamisme de l'ancien président, il a tout dit, c'est-à-dire qu'il prend parti pour l'homme qui fera sa carrière, pas pour un cadre programmatique précis. Enfin, la victoire à la primaire de M. Sarkozy porterait les germes de sa défaite à l'élection, puisque sa présence déclencherait automatiquement la candidature de François Bayrou, ce qui fragmenterait encore plus l'électorat de droite. On peut même dire qu'à eux seuls, MM. Mélenchon et Bayrou créent, pour l'ensemble de l'élection, une incertitude telle qu'elle est capable d'asusrer l'élection de Marine Le Pen à la présidence.
Le tripartisme, les inconnues liées à l'affaiblissement sans précédent de la gauche, les sérieuses divisions de la droite, donneront à l'élection de 2017 une dimension historique, car tout peut arriver. Nicolas Hulot peut, par exemple, se présenter. François Hollande peut se désister. Seule certitude : la présence de Marine Le Pen aux deux tours. Pour la battre, il faudra un homme ou une femme que le public aura largement légitimé au premier tour.
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