La feuille de route pour 2015, issue des travaux de la 3e conférence environnementale qui s’est tenue ce jeudi 27 et vendredi 28 novembre à Paris, ne sera pas connue avant janvier.
Pendant deux jours, ministres, élus, représentants d’ONG, syndicats, patronat, se sont réunis, autour de trois thèmes abordés au cours de tables rondes à huis clos : les transports, les liens entre santé et environnement, et le climat, en amont de la conférence de l’ONU qui aura lieu en France fin 2015.
Quelque 159 propositions étaient sur la table. En matière de santé, une campagne d’information grand public sur les impacts connus des pesticides sur la santé et l’environnement sera lancée, ainsi qu’une campagne de surveillance des pesticides dans l’air ambiant. La France devrait proposer une réévaluation européenne des substances les plus problématiques.
La généralisation de la vente des médicaments à l’unité, sur la base d’un rapport remis au Parlement d’ici à 2017, sera à l’étude pour diminuer les résidus dans les milieux naturels. Un groupe de travail pourrait examiner la possibilité d’encadrer la mise sur le marché de produits contenant des nanomatériaux, dont l’évaluation des dangers sera poursuivie.
Sur les perturbateurs endocriniens, un message d’information sera inséré dans le carnet de maternité et le carnet de santé en 2015. Leur interdiction éventuelle dans les produits d’hygiène et cosmétiques sera étudiée. La prorogation pour 3 ans au-delà de 2015 du crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique sera aussi discutée, tout comme l’opportunité d’étendre la prime pour le remplacement d’un vieux véhicule Diesel par un véhicule propre.
Le lien entre environnement et santé est « délicat »
Le président de la République François Hollande a dit vouloir « aller plus loin » dans l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes, accusés par les apiculteurs de tuer les abeilles. « Un moratoire européen concernant trois néonicotinoïdes a été décidé à notre initiative. Nous irons plus loin et la France portera elle-même ce dossier au plan communautaire », a-t-il annoncé dans son discours d’ouverture. Le moratoire de 2013 court deux ans ; il n’inclut pas l’ensemble des molécules néonicotinoïdes ni toutes les cultures.
« Une grande attention doit être portée à la situation sanitaire des pollinisateurs, des pesticides et des perturbateurs endocriniens », a-t-il précisé.
La question du lien entre environnement et santé est « délicate », a-t-il souligné. Une agence française pour la biodiversité, promise dès la première conférence environnementale en 2012, devrait être actée dans un projet de loi sur la biodiversité, au Parlement au mois de mai 2015. François Hollande a aussi indiqué vouloir « aller plus loin » dans la recherche des impacts environnementaux et permettre les compensations.
Lutte contre les dérèglements climatiques : Grande cause nationale
Si les annonces en santé ont été peu commentées, ou au mieux jugées très modestes, la suppression des crédits à l’exportation pour des projets liés au charbon (notamment dans les pays en voie de développement) a été saluée par plusieurs ONG, tout comme la volonté affichée d’un renforcement de la démocratie participative et la possibilité de recourir à des référendums locaux.
En clôture de cette 3e conférence environnementale, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré que la lutte contre les dérèglements climatiques est « grande cause nationale en 2015 ».
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque